La Bourse de New York a clôturé en forte baisse lundi, dans un marché saisi par le doute sur les modalités du plan gouvernemental de sauvetage des banques, sur fond de hausse spectaculaire du pétrole: le Dow Jones a cédé 3,27% et le Nasdaq 4,17%.
Le Dow Jones Industrial Average (DJIA) a reculé de 372,75 points, à 11.015,69 points, et l'indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 94,92 points, à 2.178,98 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a quant à lui abandonné 3,82% (soit 47,99 points), à 1.207,09 points.
La hausse spectaculaire du pétrole, qui a terminé sur une progression de plus de 16 dollars à New York à 120,92 dollars, ainsi que le net recul du dollar, au-delà de 1,48 pour un euro, ont "donné le mauvais ton" de la séance, a souligné Mace Blicksilver, de Marblehead Asset Management.
De plus, "le plan de sauvetage n'est pas encore en vigueur et est l'objet de nombreuses discussions". Son annonce avait provoqué la semaine dernière l'euphorie des investisseurs: le Dow Jones avait repris 7,34% en deux jours.
Par ailleurs, l'interdiction des ventes à découvert, décidée jeudi soir par la SEC, le régulateur boursier, sur plusieurs centaines de titres financiers, a rendu plus difficiles les achats, selon le responsable de Marblehead.
Les valeurs financières n'ont d'ailleurs pas profité plus longtemps de l'initiative gouvernementale, après être fortement montées vendredi.
Morgan Stanley (-0,44% à 27,09 dollars) a effacé tous ses gains affichés pendant une bonne partie de la séance, après l'annonce d'une alliance avec le japonais Mitsubishi UFJ Financial Group, qui va prendre jusqu'à 20% de son capital.
La banque d'affaire américaine va par ailleurs changer de statut, tout comme sa consoeur Goldman Sachs: les deux dernières banques d'affaires de Wall Street vont rejoindre le lot commun des banques commerciales régulées par la banque centrale. C'est un "changement monumental", pour Mace Blicksilver.
Cela "signifie que la séparation entre banque d'affaires et banque commerciale n'est plus". Les nombreuses conséquences de cette petite révolution "ne sont pas claires pour l'instant", a indiqué Al Goodman, de Wachovia, tout en rappelant que "le marché déteste les incertitudes.
Goldman Sachs a finalement cédé 6,95% à 120,78 dollars.
Les autres valeurs financières n'ont pas été à la fête, American Express (-7,70%), Bank of America (-8,88%) et JPMorgan (-6,25%) pesant plus particulièrement sur l'indice Dow Jones.
Microsoft (+1,59% à 25,48 dollars) a décidé d'augmenter le dividende trimestriel versé à ses actionnaires de 18% et annoncé un programme de rachat de ses propres actions de 40 milliards de dollars.
Nike (-0,86%) et Hewlett Packard (-2,28%) ont également annoncé des programmes de rachat d'actions.
General Motors, qui a tiré les 3,5 milliards de dollars restant sur une ligne de crédit, a lâché 11,47%. L'agence de notation Fitch a en plus abaissé d'un cran la note du contructeur automobile, estimant qu'il aura du mal à lever les capitaux nécessaire à la poursuite de sa restructuration.
Le marché obligataire a de nouveau nettement reculé. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans est monté à 3,826%, contre 3,769% vendredi soir, et celui à 30 ans à 4,407%, contre 4,366% vendredi.