Les marchés actions américains sont attendus à proximité de l'équilibre après deux séances de vif rebond. Après s'être félicités du plan Paulson destiné à juguler la crise financière, les investisseurs attendent désormais son passage devant le congrès. Le secteur financier restera sur le devant de la scène alors que Goldman Sachs et Morgan Stanley ont abandonné leur statut de banques d'affaires. 40 minutes avant le début des échanges, les futures sur le S&P 500 cèdent 2,50 points à 1243,50 points. Ceux sur le Nasdaq 100 grappillent 4,5 points à 1744 points.
Hier à Wall Street
Wall Street a prolongé son rebond dans le sillage de l'annonce du vaste plan destiné restaurer la stabilité du système financier et au-delà, la confiance des investisseurs. L'annonce vendredi matin de l'interdiction des ventes à découvert sur les valeurs financières et la création d'un mécanisme de garantie des fonds monétaires ont également contribué à l'optimisme des investisseurs et stimulé les valeurs bancaires. Le Dow Jones a clôturé en hausse de 3,35% à 11388,44 points, mais a cédé 0,3% sur la semaine. Le Nasdaq Composite s'est lui adjugé respectivement 3,4% et 0,6% à 2273,93 points.
Les chiffres macroéconomiques
Aucune statistique d'importance n'est attendue.
Les valeurs à suivre
AIG
Actuellement en cours de démantèlement, le numéro un américain de l'assurance, American International Group, est l'objet de toutes les convoitises. Prudential, Aviva, ou encore Warren Buffett seraient déjà sur les rangs pour récupérer certains actifs américains et asiatiques. Henri de Castries, le PDG d'Axa, affirme pour sa part que l'assureur français compte étudier «de façon raisonnable les opportunités qui peuvent se présenter». La crise devrait permettre à Axa «de continuer à nous différencier de la concurrence», ajoute le dirigeant.
CIENA
Le très écouté hebdomadaire financier «Barron's» estime que Ciena constitue une bonne opportunité d'investissement après avoir reculé de 73% au cours de l'année écoulée. Il souligne notamment la trésorerie d'1 milliard de dollars dont dispose l'équipementier télécoms. Début septembre, son titre avait fortement chuté à la suite de la présentation de perspectives de ventes décevantes. L'équipementier télécoms avait mis en cause des retards dans les prises de commandes. Ses clients font preuve de circonspection concernant leurs investissements, étant donné les incertitudes économiques actuelles.
GOLDMAN SACHS/MORGAN STANLEY
Une nouvelle ère s'ouvre à Wall Street. Le modèle de banque d'investissement qui régnait depuis de nombreuses années sur la place new-yorkaise est en voie de disparition, avec la décision de la Fed de changer le statut de Goldman Sachs et Morgan Stanley. Ces deux établissements – les deux dernières banques d'investissement de Wall Street – sont donc appelés à devenir des holdings bancaires régulés par la Réserve fédérale américaine.
SCHERING-PLOUGH
Schering-Plough a annoncé son intention de supprimer 1000 emplois de visiteurs médicaux, soit environ 20% de sa force de vente aux Etats-Unis. En avril dernier, le laboratoire pharmaceutique américain avait présenté un plan de restructuration censé lui permettre d'économiser environ 1,5 milliard de dollars, soit 10% de ses coûts récurrents de 2007 - d'ici à 2012. Le groupe américain pâtit, comme l'ensemble des géants du secteur, de la concurrence accrue des fabricants de génériques. Il a par ailleurs acquis en novembre 2007 le laboratoire Organon.
WACHOVIA/MORGAN STANLEY
Morgan Stanley aurait gelé les pourparlers de fusion avec Wachovia suite à la décision de la Fed de changer le statut de la banque d'affaires américaine, transformant celle-ci en une simple holding bancaire. La semaine dernière, de nombreuses rumeurs de fusion concernant divers établissements bancaires avaient circulé, concernant notamment Morgan Stanley et Wachovia. Toutefois, le choix de la Réserve fédérale devrait permettre à Morgan Stanley de conserver son indépendance, ce qui aurait provoqué une suspension des discussions entre les deux banques selon le Financial Times.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,…) et sur leurs perspectives à six mois.
Indicateurs avancés du Conference Board (indice des) : cet indice est calculé à partir de dix statistiques économiques, comprenant notamment les commandes dans l'industrie, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage, l'indice S&P500, la confiance des ménages, l'écart de taux entre celui à dix ans et celui au jour le jour… Il est utilisé par les économistes pour anticiper l'évolution de l'activité dans les trois à six prochains mois.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.