Les marchés actions américains devraient accentuer leur rebond dans le sillage des premières explications sur le vaste plan destiné restaurer la stabilité du système financier et au-delà, la confiance des investisseurs. L'annonce vendredi matin de l'interdiction des ventes à découvert sur les valeurs financières et la création d'un mécanisme de garantie des fonds monétaires a ajouté au soulagement des investisseurs. Les valeurs bancaires sont attendues en forte hausse. A 15h15, les futures sur S&P 500 et Nasdaq 100 bondissent respectivement de 65 et 69 points à 1263 et 1778 points.
Hier à Wall Street
Wall Street s'est vivement repris en fin de séance, du jamais vu depuis six ans. Ce rebond des indices s'explique par les espoirs d'une intervention massive du gouvernement américain pour régler le problème du secteur financier. Les autorités devaient s'inspirer de l'exemple de la crise des caisses d'épargne avec la création d'une entité destinée à détenir les actifs «toxiques». Sans surprise, ce sont les valeurs financières qui ont été les principales bénéficiaires de la hausse. Le Dow Jones a clôturé en hausse de 3,86% à 11019,69 points. Le Nasdaq Composite a gagné 4,78% à 2199,10 points.
Les chiffres macroéconomiques
Aucune publication d'importance n'est attendue.
Les valeurs à suivre
AIG
Mediobanca, le numéro un de la banque d'investissement en Italie, pourrait tenter de s'emparer de certains actifs de banque privée de l'assureur américain American International Group s'ils étaient à vendre. «Nous pourrions nous intéresser aux activités de banque privée, tout particulièrement dans certains pays», a déclaré vendredi Alberto Nagel, le PDG de l'établissement italien. Le gouvernement américain a consenti cette semaine à voler au secours d'AIG en débloquant un prêt relais exceptionnel de 85 milliards de dollars.
CITIGROUP/WASHINGTON MUTUAL
Citigroup étudierait sérieusement le dossier Washington Mutual selon les informations du Wall Street Journal. Mais la banque américaine ne serait pas la seule sur les rangs : l'espagnol Santander et le californien Wells Fargo seraient également intéressés par la vente annoncée de la caisse d'épargne. Certains évoquent également la candidature de HSBC ou de JP Morgan. Selon les sources du quotidien, le sort de la WaMu devrait être réglé «dans les prochains jours».
GENERAL MOTORS
General Motors (GM) aurait entamé des discussions avec le japonais Isuzu Motor en vue de la cession de sa division véhicules commerciaux, a rapporté ce vendredi le quotidien "Nikkei". Un accord de principe pourrait être atteint dès la fin de cette année, a précisé le journal japonais. Isuzu a cependant nié avoir reçu une offre.
LEHMAN BROTHERS
Les activités européennes de Lehman Brothers en terme de finance d'entreprise et d'asset management pourraient faire l'objet d'un rachat rapidement après que la maison mère se soit déclarée en faillite, selon les informations de l'agence Bloomberg. «Nous visons un deal dans les jours à venir», déclare Dan Schwarzmann, partenaire chez PricewaterhouseCoopers, l'administrateur de Lehman en Europe. Après que Lehman se soit placée, lundi, sous la loi qui régit les faillites, des groupes bancaires ont commencé à se partager les restes de l'établissement vieux de 158 ans.
ORACLE
Oracle a dévoilé des résultats supérieurs aux attentes au premier trimestre. L'éditeur de logiciels américain a affiché une progression de son résultat net de 28% à 1,1 milliard de dollars, soit 0,21 dollar par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action est ressorti à 0,29 dollar, soit deux cents de mieux que le consensus Thomson Reuters. Le chiffre d'affaires a augmenté de 18% à 5,3 milliards de dollars.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale publiés chaque mois pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité.
Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,…) et sur leurs perspectives à six mois.
Indicateurs avancés du Conference Board (indice des) : cet indice est calculé à partir de dix statistiques économiques, comprenant notamment les commandes dans l'industrie, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage, l'indice S&P500, la confiance des ménages, l'écart de taux entre celui à dix ans et celui au jour le jour… Il est utilisé par les économistes pour anticiper l'évolution de l'activité dans les trois à six prochains mois.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.