Les marchés américains vont tenter de se reprendre après la sanglante séance de mercredi. Afin d'apaiser les tensions sur le marché du crédit, les principales banques centrales de la planète ont lancé une action concertée. La Fed va ainsi apporter 180 milliards de dollars de liquidités. Dans le secteur financier, plus que jamais sous le feu des projecteurs, la rumeur veut que Morgan Stanley discute fusion avec Wachovia. Quarante minutes avant la cloche, les futures sur le S&P 500 et le Nasdaq 100 gagnent 12 points à 1172,75 points et 22,50 points à 1669,50 points.
Hier à Wall Street
Wall Street a fini au plus bas depuis trois ans, plombé par les valeurs financières. C'est la peur qui a pris le pouvoir : peur des conséquences de la faillite de Lehman et du sauvetage d'AIG, peur de nouvelles déroutes dans le secteur bancaire. Morgan Stanley et Goldman Sachs, les deux dernières banques d'affaires indépendantes ont vu leur action chuter. Fuyant les actifs risqués, les investisseurs ont placé leur argent sur les valeurs refuges que sont les obligations d'Etat et l'or. Le Dow Jones a clôturé en repli de 4,06% à 10609,66 points. Le Nasdaq Composite a cédé 4,94% à 2098,85 points.
Les chiffres macroéconomiques
Les inscriptions hebdomadaires au chômage ont atteint 455 000 au cours de la semaine qui s'est terminée le 13 septembre contre 445 000 la semaine précédente. Il s'agit d'un chiffre supérieur aux attentes des marchés, qui tablaient sur 440 000 inscriptions.
L'indice des indicateurs avancés pour le mois d'août sera publié à 16 heures et l'indice de la Fed de Philadelphie pour le mois de septembre à 18 heures.
Les valeurs à suivre
CONSTELLATION ENERGY
Warren Buffet serait l'acquéreur de Constellation Energy, rapporte cet après-midi le site internet des "Echos", citant des sources concordantes. Le milliardaire américain aurait ramassé depuis hier soir des actions de l'électricien américain. Il aurait trouvé un accord cette nuit avec la direction de Constellation. EDF, qui s'apprêtait à monter au capital de l'électricien se serait ainsi fait prendre de vitesse. Un communiqué des deux sociétés doit être publié à l'ouverture des marchés à New York, croit savoir le quotidien.
FEDEX
FedEx a publié des résultats trimestriels en repli conformément aux attentes. Au premier trimestre, le groupe de messagerie a réalisé un bénéfice en baisse de 22% à 384 millions de dollars, ou 1,23 dollar par action. Le chiffre d'affaires a progressé de 8% à 9,97 milliards de dollars. Les analystes interrogés par Thomson Reuters tablaient en moyenne sur un BPA de 1,23 dollar pour des ventes de 9,92 milliards. FedEx a évoqué le ralentissement de la demande aux Etats-Unis et le haut niveau atteint par les prix du carburant pour justifier la baisse de son bénéfice.
MORGAN STANLEY
Selon la presse américaine, Morgan Stanley serait en pourparlers avec la banque Wachovia, en vue d'une éventuelle fusion. Après la publication de résultats nettement supérieurs aux attentes, la banque d'investissement étudierait différents plans stratégiques. Les discussions auraient débuté officiellement après la chute vertigineuse du titre Morgan Stanley à Wall Street, et seraient à un stade "avancé" selon la chaîne CNBC. Mais Wachovia ne serait pas le seul sur les rangs : le britannique HSBC et le conglomérat financier chinois CITIC seraient également intéressés.
WASHINGTON MUTUAL
Alors que le secteur bancaire traverse une phase de consolidation sans précédent, Washington Mutual pourrait rejoindre la longue liste d'établissements financiers à tenter de se faire racheter. Sévèrement attaquée en bourse, la première caisse d'épargne des Etats-Unis chercherait un acheteur potentiel selon les informations du "New York Times". La WaMu, cherchant à se vendre au plus offrant, aurait engagé les conseils de Goldman Sachs selon le quotidien. Wells Fargo, JP Morgan Chase et HSBC pourraient faire partie du tour de table.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.