Wall Street risque de prolonger son repli après un véritable lundi noir. Les investisseurs restent en état d'alerte maximal après l'annonce d'une chute de 70% des profits de Goldman Sachs et l'abaissement de notation d'AIG par les principales agences de notation. Dans cet environnement fébrile, l'avertissement de Dell sur les dépenses en technologies de l'information ne pouvait plus mal tomber. L'économie mondiale attend désormais une possible baisse des taux de la Fed. 30 minutes avant la cloche, les futures sur S&P 500 et Nasdaq 100 perdent respectivement 22 et 15,5 pts à 1173 et 1706 pts.
Hier à Wall Street
Wall Street a fini sur ses plus bas du jour, affichant sa plus forte baisse depuis septembre 2001. A la suite de la Faillite de Lehman Brothers, la séance a été particulièrement sanglante pour le secteur financier. La banque d'affaires, dont le titre s'est effondré de près de 95%, a entraîné dans son sillage l'assureur en difficulté, AIG. Hors secteur financier, l'éditeur de jeux vidéo Take Two a perdu un quart de sa valeur alors que son concurrent Electronic Arts a renoncé à lancer une OPA. Le Dow Jones a chuté de 4,42% à 10917,51 points. Le Nasdaq Composite a perdu 3,6% à 2179,91 points.
Les chiffres macroéconomiques
Les prix à la consommation pour le mois d'août aux Etats-Unis ont reculé de 0,1% après une hausse de 0,8% en juillet. Les économistes tablaient sur un repli de 0,1%. Hors alimentation et énergie, ils ont progressé de 0,2%, conformément au consensus, après une hausse de 0,3% en juillet.
La décision de la Fed sur ses taux d'intérêt sera connue à 20h15.
Les valeurs à suivre
AIG
La journée de mardi devrait s'avérer décisive pour American International Group. L'assureur américain, dont le titre s'est effondré de 61% sur la seule séance d'hier, est au coeur de toutes les attentions. Les observateurs du secteur s'inquiètent de la suite des événements. AIG, pourtant, est parvenu à récupérer 20 milliards de dollars via un montage d'échange d'actifs, grâce à un accord passé auprès de l'Etat de New York. Un signe positif incontestable, alors que le groupe cherchait hier 40 milliards de dollars dans des délais courts.
BRISTOL-MYERS SQUIBB
Bristol-Myers Squibb est prêt à abandonner son offre de 60 dollars par action sur la société de biotechnologie ImClone Systems selon les circonstances, a déclaré le directeur financier de la société, Jean-Marc Huet cité par l'agence Reuters. La semaine dernière, le groupe pharmaceutique américain était resté ferme sur le sujet en refusant de relever son offre malgré la demande du président d'ImClone Carl Icahn qui disait avoir reçu une autre proposition à 70 dollars. Bristol-Myers Squibb a annoncé lundi après la clôture de Wall Street la mise prochaine sur le marché de 10% à 20% des parts de sa filiale de nutrition infantile Mead Johnson.
DELL
Dell a annoncé avoir constaté une nouvelle détérioration de la demande mondiale en technologies de l'information. Lors de la publication de ses résultats du deuxième trimestre, fin août, le deuxième fabricant mondial d'ordinateurs avait prévenu que le ralentissement des dépenses dans ce domaine se propageait des Etats-Unis à l'Europe occidentale et à certains pays d'Asie. Dell a précisé aujourd'hui qu'il s'attendait à enregistrer une croissance de ses livraisons supérieure à celle du marché sur l'ensemble de l'année, comme cela avait été le cas sur les six premiers mois.
GOLDMAN SACHS
La banque d'investissement new-yorkaise Goldman Sachs a publié un bénéfice net trimestriel en très forte baisse, mais toutefois supérieure aux attentes des analystes. Alors que le secteur financier traverse des heures sombres, le bénéfice net de la banque d'affaires a chuté de 70% à 845 millions de dollars pour des revenus de 6,04 milliards de dollars (en baisse de 51%). Le bénéfice par action dilué trimestriel s'élève à 1,81 dollar, légèrement supérieur au 1,71 dollar sur lequel tablaient les analystes.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Production industrielle : il s'agit d'un indice qui mesure les quantités produites dans les entreprises qui exercent leur activité dans des usines, des chantiers, des carrières et des mines. Les secteurs primaire (agriculture, pêche et sylviculture) et tertiaire (transports, commerces, services et administrations) ne sont pas pris en compte. En France, la production industrielle représente 20% du PIB. La production manufacturière correspond à la production industrielle, hors énergie et industries agroalimentaires.
Indice de la Fed de l'Etat de New York (New York Empire State Index) : cet indicateur de faible importance pour les marchés est établi sur la base d'une enquête réalisée auprès d'une centaine de cadres dirigeants du secteur manufacturier de la région de New York. Ils sont interrogés sur leur situation actuelle et sur leurs perspectives à six mois.