Les marchés actions américains sont attendus en baisse, affectés par la publication de ventes au détail décevantes au mois d'août. Ces ventes se sont en effet contractées pour le deuxième mois consécutif. Il s'agit d'un nouveau signe tangible su net ralentissement économique aux Etats-Unis. Le repli des prix à la production pour le même mois confirme cette tendance. Sur le front des valeurs, les investisseurs auront les yeux tournés vers Lehman Brothers qui pourrait être rachetée. A 15h10, les futures sur S&P 500 et Nasdaq 100 cèdent respectivement 10,75 et 13,5 points à 1240 et 1768 points.
Hier à Wall Street
Marquée par une très forte volatilité, la séance de jeudi a finalement vu les marchés américains clôturer en nette hausse malgré la chute généralisée des financières. Ce sont les secteurs pétrolier et minier qui ont rythmé la séance, avec le retour des investisseurs sur des valeurs qu'ils avaient abandonné ces derniers jours. Les investisseurs, pourtant, avaient tout d'abord été échaudés par la tournure de l'affaire Lehman Brothers, ainsi que par une salve de statistiques médiocres. A la clôture, le Dow Jones gagnait 1,46% à 11 433,71 pts tandis que le Nasdaq s'accordait 1,32% à 2 258,22 pts.
Les chiffres macroéconomiques
Les prix à la production pour le mois d'août aux Etats-Unis ont reculé de 0,9% après une hausse de 1,2% au mois de juillet. Le consensus tablait sur un repli de 0,5%. Les prix à la production hors énergie et produits agricoles pour le mois d'août ont eux progressé de 0,2% après une hausse de 0,7% en juillet. Les économistes attendaient cette hausse de 0,2%.
Les ventes au détail ont reculé de 0,3% en août après une baisse de 0,5% (chiffre révisé de -0,1%). Les économistes attendaient une hausse de 0,3%. Hors automobiles, les ventes ont reculé de 0,7% après une hausse de 0,3% (chiffre révisé de +0,4%). Le consensus visait une baisse de 0,2%.
L'indice de confiance de l'Université du Michigan sera dévoilé à 15h55.
Les valeurs à suivre
BANK OF AMERICA
Cependant que le calvaire de Lehman Brothers se poursuit à Wall Street, il semble que les pouvoirs publics américains tentent de contraindre l'établissement à trouver un repreneur. L'américain Bank of America et le britannique Barclays seraient tous deux sur les rangs pour une telle opération. Selon un analyste cité par l'agence Reuters, Bank of America serait le mieux placé pour remporter le deal, les deux établissements étant selon lui complémentaires.
LEHMAN BROTHERS
Alors que le titre a été saccagé ces derniers tours par la perte de confiance des investisseurs après l'annonce mercredi de résultats catastrophiques, Lehman Brothers cède encore plus de 10% dans les échanges précédant l'ouverture de la séance. Selon des sources concordantes, le gouvernement américain tenterait de contraindre la banque d'affaires de trouver au plus vite un repreneur. La direction serait en pleines discussions pour trouver une sortie à la crise, qui a fait chuter le titre à 4,22 dollars, alors qu'il se négociait à plus de 66 dollars en février dernier.
LOCKHEED MARTIN
Lockeed Martin a remporté un contrat de 5,6 milliards de dollars auprès du Pentagone. Le Département américain de la Défense a confié au plus important groupe militaire la gestion des fournitures et de l'entretien de l'ensemble des véhicules de l'armée. Les analystes de Wall Street ont unanimement salué ce contrat, source selon eux d'importants revenus supplémentaires.
WASHINGTON MUTUAL
L'annonce de Washington Mutual, selon laquelle la première caisse d'épargne américaine devra porter ses provisions pour mauvaises créances à 4,5 milliards de dollars, a encore attisé l'anxiété des investisseurs. Après que S&P ait dégradé sa perspective de Stable à Négative, Moody's a abaissé sa note à Ba2, soit un niveau de catégorie «junk». La société avait pourtant tenté de rassurer le marché en assurant disposer de suffisamment de capital pour couvrir les pertes.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Prix à la production : ils mesurent l'évolution des prix de gros, les services ne sont pas compris. Trois catégories sont distinguées : les biens bruts, les biens intermédiaires et les produits finis. Le marché s'intéresse à l'indice des produits finis. Comme pour les prix à la consommation, la primauté est accordée à l'indice prix à la production «core», c'est-à-dire hors énergie et alimentation, qui donne une meilleure idée des tensions sous-jacentes.
Il est théoriquement un précurseur de l'indice des prix à la consommation. La hausse ou la baisse des prix de gros devant un moment ou à un autre être transférée au consommateur. Toutefois, en fonction de la situation concurrentielle, cette liaison est loin d'être évidente.