La Bourse de Paris devrait ouvrir en légère hausse vendredi, le contrat à terme sur le CAC 40 progressant de 1,34% une quarantaine de minutes avant le début de la séance, dans le sillage du rebond enregistré la veille à Wall Street.
L'indice vedette avait clôturé dans le rouge jeudi, abandonnant 0,81% à 4.249,07 points, dans un marché plombé par la débâcle des valeurs financières.
En dépit d'une pression toujours forte sur le secteur bancaire, inquiet du sort de Lehman Brothers, la Bourse de New York a en revanche terminé en nette hausse, soutenu par les valeurs pétrolières et minières. Le Dow Jones a gagné 1,46% et le Nasdaq 1,32%.
Des spéculations sur une baisse des taux d'intérêt américains, lors de la prochaine réunion de la Réserve fédérale américaine, ont également conforté le marché, selon des analystes.
La séance parisienne devrait être marquée par le double sceau des cours du pétrole et du rapport euro-dollar.
Les prix du brut étaient orientés à la hausse dans les échanges asiatiques, le baril de pétrole Brent avançant à 98,25 dollars, alors que l'ouragan Ike devrait interrompre largement la production de pétrole et de gaz dans le golfe de Mexique.
De même, l'euro remontait au-dessus de 1,40 dollar vendredi dans les échanges en Asie, les marchés restant dans l'attente de nouveaux développements sur la situation de Lehman Brothers.
La journée sera par ailleurs rythmée par une batterie de statistiques macroéconomiques. L'Insee dévoilera à 08H45 les chiffres de l'inflation pour août en France, puis, à 12H00, l'indice des prix dans la grande distribution sur la même période.
Alors qu'une réunion des ministres des Finances de l'Eurogroupe, puis de l'UE, débute à Nice, les chiffres de la production industrielle de la zone euro en juillet sont attendus pour 11H00.
Les investisseurs restent préoccupés par les perspectives moroses de l'économie européenne. "Je pense qu'on ne peut pas exclure une récession technique" en zone euro, a reconnu le gouverneur de la Banque centrale des Pays-Bas, Nout Wellink, qui figure également parmi les responsables de la Banque centrale européenne.
Les investisseurs seront également attentifs aux ventes de détail en août aux Etats-Unis, ainsi qu'aux prix à la production pour août, tous deux attendus pour 14H30 (12H30 GMT), tandis que l'indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan (chiffre provisoire pour septembre) sera annoncé à 16H00 (14H00 GMT).
Les statistiques américaines dévoilées jeudi n'étaient pas pour rassurer les marchés: les demandes hebdomadaires d'allocation chômage ont baissé dans une mesure moindre qu'attendu, tandis que le déficit commercial des Etats-Unis est reparti en hausse en juillet.
VALEURS A SUIVRE:
SOCIETE GENERALE, CREDIT AGRICOLE, BNP PARIBAS, NATIXIS: le Trésor et la banque centrale américains ont pris en main le dossier Lehman Brothers et conduisent des négociations avec des investisseurs privés pour aboutir d'ici la fin du week-end à une reprise de la banque d'affaires, selon la presse. Le titre de la banque d'affaires a perdu près de 74% de sa valeur depuis le début de sa semaine, tirant vers le bas l'ensemble du secteur financier.
Par ailleurs, DEXIA a vu la recommandation des analystes de Citigroup sur son titre abaissée à "vendre", contre "conserver" auparavant.
EUROTUNNEL: Aucun train ne circulait vendredi matin dans le tunnel sous la Manche, touché la veille par un incendie qui a entraîné depuis une interruption totale du trafic.
EADS et ST MICROELECTRONICS avaient figuré jeudi parmi les plus fortes hausses du CAC 40, favorisées par le raffermissement du dollar face à l'euro.
Royal Bank of Scotland a abaissé à "conserver", contre "acheter" auparavant, sa recommandation sur le titre de VIVENDI, mais a relevé ses recommandations sur PUBLICIS et TF1, respectivement à "acheter" et à "conserver".
EDF: L'Etat va proposer aux salariés la vente de 0,4% des actions qu'il détient, comme prévu après la cession par l'Etat en décembre de 2,47% du capital.
MAUREL ET PROM: son PDG Jean-François Hénin a affirmé que la politique de dividende de la société n'était "pas remise en cause" par la perte générée par un de ses salariés, qui pourrait atteindre 36 millions d'euros.