La Bourse de Paris a terminé lundi en très net rebond, le CAC 40 grimpant de 3,42% dans un marché revigoré, après une semaine calamiteuse, par le sauvetage de deux organismes majeurs du système financier américain.
Il faut remonter au 24 janvier (+6,01%) et au 25 mars (+3,49%) pour trouver une progression quotidienne supérieure. L'indice vedette a bondi de 143,52 points à 4.340,18 points, dans un volume d'échanges élevé de 6,7 milliards d'euros.
Londres a gagné 3,92%, Francfort 2,22% et l'Eurostoxx 50 2,86%.
La place parisienne s'est envolée au lendemain de l'annonce, par le Trésor américain, de la mise sous tutelle des deux géants du refinancement hypothécaire, Freddie Mac et Fannie Mae, clefs de voûte du système de prêt immobilier aux Etats-Unis.
"Le message est: +On va sauver le soldat Amérique+, surtout à huit semaines de l'élection présidentielle. Le système financier américain ne veut laisser aucun établissement majeur faire faillite", a expliqué à l'AFP un vendeur d'actions parisien.
Depuis le début de l'année, une dizaine de banques régionales ont mis la clef sous la porte aux Etats-Unis, mais les autorités américaines ont pris plusieurs mesures de soutien aux grands acteurs du secteur, orchestrant notamment le sauvetage en mars de la banque Bear Stearns.
Pour Guillaume Garabédian, conseiller de gestion chez Meeschaert, "une grosse épine vient d'être retirée" du marché du crédit, ce qui a essentiellement profité aux valeurs bancaires et aux assureurs, fortement représentés dans les indices européens.
Ce regain de confiance a également favorisé les valeurs cycliques, "les plus malmenées lors de la chute considérable de la semaine dernière", selon le vendeur d'actions. En lâchant 6,38%, le CAC 40 avait connu sa pire semaine depuis le déclenchement de la guerre d'Irak en mars 2003.
Toutefois, tempère M. Garabédian, "il ne faut pas croire que le sauvetage (de Fannie Mae et Freddie Mac, ndlr) soit de nature à changer complètement la donne. Les autres risques --montée du chômage aux Etats-Unis et crise immobilière-- persistent".
Les investisseurs surveillent également l'évolution du baril de brut, au moment où l'ouragan Ike s'approche du golfe du Mexique et à la veille d'une réunion de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, qui pourrait décider d'une baisse de la production.
BNP Paribas (+6,74% à 64,45 euros), Crédit Agricole (+8,21% à 14,69 euros), Dexia (+10,60% à 10,97 euros), Société Générale (+6,83% à 66,80 euros) et Axa (+12,47% à 23,81 euros) ont caracolé en tête des valeurs vedettes, dopées par le soutien affiché par les autorités américaines au système financier.
EADS (+3,58% à 15,20 euros) a progressé, aidé par l'avance d'Airbus face à Boeing en termes de commandes enregistrées depuis le début de l'année et par la poursuite de la remontée du dollar face à l'euro.
Air France-KLM (+2,25% à 17,04 euros) et Veolia (+2,80% à 33,57 euros) ont grimpé, alors qu'ils négocient pour se lancer ensemble dans la bataille du rail le 1er janvier 2010, date à laquelle la SNCF devra ouvrir ses lignes internationales de passagers à la concurrence.
Dassault Systèmes (+1,66% à 39,89 euros), Capgemini (+0,87% à 38,10 euros) et Atos Origin (+1,73% à 37,01 euros) ont profité de la hausse du marché, bien que tous trois aient vu la recommandation de la banque américaine Citigroup sur leurs titres respectifs abaissée à "vendre", contre "conserver" auparavant.
BioMérieux (-2,40% à 68,70%) a reculé en raison de ses difficultés sur le marché américain et malgré l'annonce d'un bénéfice net en hausse au premier semestre.
Manitou (+10,79% à 18,90 euros) s'est envolé, le constructeur ayant annoncé le lancement d'une offre publique d'achat amicale sur l'américain Gehl pour un montant de 331 millions de dollars (232 millions d'euros).