La Bourse de New York continuait d'engranger des gains jeudi en mi-séance, après la révision en nette hausse de la croissance américaine au deuxième trimestre et le fort repli inattendu des prix du pétrole: le Dow Jones gagnait 1,34%, et le Nasdaq 0,80%.
Vers 16H00 GMT, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) progressait de 154,54 points, à 11.657,05 points, et l'indice Nasdaq, à forte composante technologique, de 19,58 points à 2.402,04 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 avançait quant à lui de 10,59 points à 1.292,25 points (+0,83%).
Peu avant l'ouverture de la séance, le département du Commerce a annoncé que le produit intérieur brut (PIB) avait été révisé en nette hausse au deuxième trimestre, avec une croissance de 3,3% en rythme annuel au lieu de 1,9% annoncé initialement, du fait notamment d'une balance commerciale meilleure que prévu.
C'est la croissance la plus forte enregistrée depuis le troisième trimestre 2007.
"Le PIB s'est joué des scénarios les plus pessimistes", commentait Lindsey Piegza, analyste au cabinet FTN Financial. "Les investisseurs vont maintenant refléchir par deux fois avant de liquider leurs positions car la croissance n'est pas si mauvaise qu'on le craignait", ajoutait-elle.
Analystes et économistes redoutaient que l'enlisement de la crise financière et son détonateur, l'effondrement du marché de l'immobilier, n'affectent durablement l'économie.
L'agenda macroéconomique a également dévoilé jeudi une troisième baisse consécutive des demandes hebdomadaires d'allocations chômage la semaine dernière. Celles-ci sont ressorties conformes aux attentes à 425.000, mais un chiffre supérieur à 400.000 indique un ralentissement de l'économie.
Par ailleurs, "le recul surprise des cours du pétrole permet aux indices d'accentuer leurs gains", faisaient remarquer les analystes du site financier Briefing.com.
Alors qu'il avait ouvert en hausse, le prix du baril de pétrole chutait de plus de 3 dollars, malgré les craintes sur l'arrivée de la tempête tropicale Gustav dans le golfe du Mexique, d'où est extrait plus du quart de la production pétrolière des Etats-Unis.
Du côté des entreprises, comme la veille, le secteur financier menait la danse. Les deux géants du refinancement hypothécaire Freddie Mac (+11,79%) et Fannie Mae (+12,50%) poursuivaient leur redressement. Fannie Mae a remanié son équipe dirigeante mercredi avec le remplacement du directeur financier notamment. Les deux groupes bénéficiaient également d'une note des analystes de la banque d'affaires Lehman Brothers indiquant qu'ils se sortiraient de la crise immobilière sans le soutien du gouvernement et qu'ils n'avaient pas besoin de lever d'argent frais pour l'instant, ont rapporté les sources de marché.
Les titres des banques Merrill Lynch (+5,22%), Citigroup (+3,22%), Bank of America (+3,31%), Goldman Sachs (+3,09%), et Washington Mutual (+5,67%) suscitaient l'intérêt, de même que le poids lourd de l'assurance AIG (+4,45%).
Mercredi, Wall Street avait fini dans le vert grâce à un bond inattendu des commandes de biens durables aux Etats-Unis et à un répit pour le secteur financier. Le Dow Jones avait gagné 0,79%, le Nasdaq 0,87% et le S&P 500 0,80%.
Le marché obligataire baissait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans montait à 3,808%, contre 3,772% mercredi soir, et celui à 30 ans à 4,412%, contre 4,383% la veille.