La Bourse de New York se maintenait en nette hausse vendredi à la mi-séance, tirée par un regain d'intérêt pour les valeurs financières, le marché spéculant sur un possible rachat de la banque d'affaires Lehman Brothers: le Dow Jones gagnait 1,33%, et le Nasdaq 0,88%.
Vers 16H00 GMT, le Dow Jones Industrial Average (DJIA) prenait 151,61 points, à 11.581,82 points, et l'indice Nasdaq, à forte composante technologique, 20,99 points à 2.401,37 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 points progressait quant à lui de 9,12 points à 1.291,79 points (+0,71%).
Jeudi, Wall Street avait fini sans direction, le marché réagissant de manière diverse à un bond des cours du pétrole et à des indicateurs économiques mitigés. Le Dow Jones avait gagné 0,11% et le S&P 500 0,25%, tandis que le Nasdaq avait perdu 0,36%.
"La clé, ce sont les valeurs financières, qui sont portées par des informations faisant état d'un possible rachat de Lehman Brothers", a commenté Peter Cardillo, d'Avalon Partners.
Selon des informations, non confirmées, d'une agence financière, la banque publique sud-coréenne Korea Development Bank (KDB) aurait montré son intérêt pour racheter Lehman Brothers. Le titre s'envolait de 10,86% à 15,21 dollars.
La banque, lourdement affectée par la crise financière, fait l'objet d'intenses spéculations, alors que les analystes prévoient de nouvelles dépréciations d'actifs et d'importantes pertes pour le trimestre en cours.
Mercredi, le Financial Times affirmait que Lehman avait mené des discussions secrètes avec des investisseurs sud-coréens et chinois début août, dont la KDB, pour leur vendre jusqu'à 50% de ses actions, sans réussir à trouver un accord.
Tout le secteur financier, malmené ces derniers jours alors que se dessinait la perspective de nouvelles pertes, montait: Merrill Lynch gagnait 1,15% à 24,62 dollars, Citigroup 1,89% à 17,80 dollars, JPMorgan Chase 3,12% à 37,39 dollars, Bank of America 1,79% à 329,56 dollars et Morgan Stanley 3,80% à 38,47 dollars.
"Le marché est également soutenu par les propos du milliardaire Warren Buffett, qui a estimé que les prix actuels des actions était faible", a ajouté M. Cardillo.
Interrogé sur la chaîne de télévision CNBC, l'investisseur américain le plus riche du monde a ainsi jugé la Bourse "plus attrayante" qu'il y a un an, poussant à une vague d'achats.
Autre facteur de soutien, les cours du baril de brut, après avoir bondi jeudi, retombaient nettement vendredi à New York, s'échangeant en desssous des 118 dollars.
Leur rebond avait fait craindre une nouvelle flambée des cours de l'énergie, qui pénalise la consommation et les résultats de certaines entreprises.
Mais dans un agenda vierge de tout indicateur économique, "le volume des échanges reste faible", a relevé M. Cardillo.
Concentré sur ces informations, le marché ignorait les sombres propos du président de la Fed Ben Bernanke, pour qui la crise financière ne s'est pas affaiblie et commence à toucher le reste de l'économie américaine, créant "l'un des plus difficiles" contextes jamais vus.
M. Bernanke a cependant jugé "encourageantes" la baisse récente du prix des matières premières et la "stabilité croissante" du dollar.
Le constructeur aéronautique Boeing gagnait 2,64% à 65,23 dollars. Selon le Wall Street Journal, il estime qu'il a besoin de six mois pour réviser son offre d'avion ravitailleur pour l'armée américaine, délai sans lequel il ne sera pas en mesure de présenter un appareil satisfaisant les critères de sélection.
Le marché obligataire baissait. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans progressait à 3,870%, contre 3,838% jeudi soir, et celui à 30 ans à 4,487%, contre 4,465% la veille.