Les marchés sont attendus en baisse ; les chiffres de l'inflation de juillet sont restés au travers de la gorge des investisseurs. En effet, les prix ont affiché leur plus forte hausse en 17 ans en raison de la flambée des prix de l'énergie. Les investisseurs s'inquiètent de ce que la Fed soit contrainte de relever ses taux d'intérêt dans un contexte de ralentissement économique. Sur le plan des sociétés, Wal-Mart a publié des résultats supérieurs au consensus. 30 minutes avant la cloche, les futures sur le S&P 500 et le Nasdaq 100 cèdent 5,50 points à 1279 pts et 4,25 points à 1937,25 pts.
Hier à Wall Street
Wall Street a fini en baisse, pénalisé par le rebond des cours du pétrole et les mauvaises nouvelles sur le front des sociétés. Les cours du brut ont ainsi repris 3% après l'annonce d'une baisse surprise des stocks. Le secteur de la distribution a, lui, été malmené après l'avertissement de Macy's et le recul des ventes au détail en juillet. Enfin, les bancaires ont continué d'être attaquées, Merrill Lynch ayant abaissé sa recommandation à Sous-performance sur plusieurs valeurs, dont Goldman Sachs. Le Dow Jones a perdu 0,94% à 11532,96 points et le Nasdaq Composite 0,08% à 2428,62 points.
Les chiffres macroéconomiques
Les prix à la consommation aux Etats-Unis ont progressé de 0,3%, hors alimentaire et énergie, deux catégories particulièrement volatiles, au mois de juillet. Le consensus visait une hausse de 0,2%. Y compris l'alimentaire et l'énergie, les prix ont gagné 0,8%, contre +0,4% attendu.
450 000 inscriptions hebdomadaires au chômage ont été enregistrées la semaine se terminant le 9 août. Les économistes tablaient sur 436 000. Le chiffre de la semaine précédente a été révisé à 460 000 contre 455 000 en première estimation.
Les valeurs à suivre
LEHMAN BROTHERS
Selon les informations de l'agence Bloomberg, Lehman Brothers chercherait à se séparer d'actifs dans l'immobilier commercial à hauteur de 14 milliards de dollars. L'opération pourrait se concrétiser d'ici à la fin de l'année, précise Bloomberg. Ces actifs auraient suscité l'intérêt de plusieurs candidats, parmi lesquels le gestionnaire de fonds américain BlackRock. Pour Lehman Brothers, la cession de ces actifs pourrait entraîner des dépréciations d'actifs de 1,5 milliard de dollars.
MERRILL LYNCH
La semaine dernière, John Thain, le PDG de Merrill Lynch, annonçait l'intention de la banque de maintenir inchangé son dividende de trimestriel de 35 cents par action. Une profession de foi qui aurait laissé les investisseurs dubitatifs, selon Bloomberg. «Le marché s'attend à une réduction significative du dividende, de 50% ou plus», estime Steve Sosnick, un trader cité par l'agence de presse. Une telle réduction serait une grande première dans l'histoire de Merrill Lynch.
WAL-MART
Le numéro un mondial de la distribution, Wal-Mart, a dévoilé des résultats trimestriels supérieurs aux attentes et relevé ses objectifs 2008. Au deuxième trimestre, la firme de Bentonville (Arkansas) a enregistré une hausse de 9,3% de son bénéfice net au titre des activités poursuivies à 3,385 milliards de dollars, soit 86 cents par action. Le consensus Thomson Financial a été dépassé de deux cents. Son chiffre d'affaires a progressé de 10,4% à 101,60 milliards de dollars. Sur une base comparable, ses ventes hors carburant ont augmenté de 4,5% aux Etats-Unis.
WELLS FARGO
La banque américaine Wells Fargo & Co a annoncé le rachat de Century Bancshares, un établissement basé à Dallas qui possède 1,4 milliard de dollars d'actifs et 1,3 milliard de dépôts. Une acquisition qui étendra les activités de la cinquième banque américaine à l'Arkansas, où Century Bancshares possède 32 agences. Les 28 autres agences détenues par celle-ci sont situées au Texas.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Inflation : mesurée par la hausse des prix à la consommation, elle correspond à une baisse progressive de la valeur de la monnaie. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Pour jauger l'inflation, les banques centrales s'intéressent à l'indice des prix à la consommation sous-jacent, c'est-à-dire hors les éléments volatils que sont l'énergie et l'alimentation. On parle alors d'indice des prix à la consommation «core». La Fed privilégie l'indice PCE «core» qui mesure l'évolution des prix liés à la consommation des ménages.
Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. Aux Etats-Unis, la «zone de confort» de la Fed est de 1% à 2%.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.