La Bourse de Paris a finalement terminé en hausse jeudi, le CAC 40 gagnant 0,41%, dans un marché hésitant après avoir perdu ses gains engendrés dans la matinée à la suite d'indicateurs américains décevants.
L'indice vedette a pris 17,94 points à 4.420,91 points, dans un volume d'échanges de 4,18 milliards d'euros. Il est monté jusqu'à 4.467,28 points dans la matinée.
Londres a avancé de 0,90%, Francfort de 0,31% et l'Eurostoxx 50 de 0,06%.
L'indice parisien, qui a affiché des gains autour de 1% pendant une grande partie de la matinée, au lendemain d'une forte baisse de 2,56%, a tout effacé à l'annonce d'indicateurs américains inférieurs aux prévisions des analystes, avant de se reprendre.
"Le marché s'est retourné, affecté par des très mauvais chiffres de l'inflation aux Etats-Unis, et du chômage également", a indiqué Frédéric Rozier, conseiller de gestion chez Meeschaert Asset Management.
La hausse des prix à la consommation a été de 0,8% en juillet par rapport à juin, et de 0,3% pour l'indice de base (hors alimentation et énergie), alors que les analystes tablaient sur des progressions de 0,4% et 0,2%.
"Cela met en lumière une pression accrue sur les prix en dépit de la baisse des prix du pétrole en juillet", a commenté Amine Tazi, économiste chez Natixis, qui s'attend toutefois "à ce que l'inflation s'ajuste à la baisse dans les mois qui viennent".
Côté emploi, les nouvelles ont également déçu avec une baisse moins importante que prévu des demandes hebdomadaires d'allocation chômage.
Les chiffres de la croissance européenne, qui indiquent pourtant une contraction au deuxième trimestre, avaient peu affecté le marché en début de séance, pesant tout de même sur les valeurs liées à la consommation, a noté Frédéric Rozier.
Les craintes d'une récession prennent de la consistance dans la zone euro, dont l'économie s'est contractée au deuxième trimestre pour la première fois de son histoire (-0,2% par rapport au premier trimestre).
En fin de séance, le CAC 40 a emboîté le pas à la Bourse de New York, repassée dans le vert grâce aux valeurs bancaires.
La petite reprise sur les valeurs financières, qui avaient reculé la veille, et les valeurs liées à l'énergie, alors que les investisseurs sont timidement revenus vers les matières premières, ont soutenu l'indice.
Air France-KLM (-1,66% à 16,61 euros) a baissé, alors que ses concurrents British Airways, Iberia et American Airlines ont annoncé la signature d'un accord en vue de joindre leurs forces sur le marché des vols transatlantiques.
EDF (+0,83% à 56,06 euros) a progressé après la publication au Journal officiel d'une augmentation de 2% des tarifs réglementés d'électricité pour les particuliers.
Total (+0,74% à 47,94 euros), ArcelorMittal (+1,29% à 52,50 euros), Vallourec (+2,82% à 182,00 euros), Alstom (+1,55% à 68,25 euros) et GDF Suez (+1,56% à 37,21 euros) ont profité d'un retour d'appétit des investisseurs pour les matières premières.
L'Oréal (-4,58% à 69,65 euros) a enregistré la plus forte baisse des valeurs vedettes, à la suite d'un abaissement de la recommandation de Morgan Stanley à "sous-pondérer", avec un objectif de cours réduit de 27% à 60 euros, en raison de prévisions de résultats jugées trop élevées.
Michelin (+0,33% à 45,79 euros) est soupçonné d'avoir commis un abus de position dominante en faisant pression sur ses distributeurs qui auraient des liens directs ou indirects avec un de ses concurrents, selon Le Figaro.
Steria (+9,63% à 17,87 euros) a été sollicité à l'annonce d'un chiffre d'affaires trimestriel en progression de 33,1% sur un an à 440,2 millions d'euros. Le groupe a estimé que son objectif d'un taux de marge opérationnelle stable au premier semestre "devrait être sensiblement dépassé".
Ipsos (+0,22% à 22,75 euros) a publié un chiffre d'affaires en hausse de 13% à 245,5 millions d'euros pour le deuxième trimestre et confirmé ses objectifs de croissance pour l'ensemble de l'année.