La Bourse de Paris a fini en forte baisse mercredi, l'indice CAC 40 abandonnant 2,56%, dans un marché souffrant de perspectives économiques moroses et d'un rebond des prix du pétrole.
L'indice vedette a lâché 115,51 points à 4.402,97 points, dans un volume d'échanges de 5,174 milliards d'euros. Mardi, la place parisienne avait perdu 0,44% et mis fin à un rebond de cinq séances consécutives.
Londres a reculé de 1,55%, Francfort de 2,49% et l'Eurostoxx 50 de 2,27%.
"Nous sommes plutôt dans un climat de consolidation et les investisseurs sont prêts à prendre leurs bénéfices sur toute mauvaise nouvelle, car tout le monde a peur d'un inversement de tendance" après le rebond de la semaine dernière, a expliqué à l'AFP un vendeur d'actions parisien.
Les investisseurs ont été confrontés à de nouveaux indicateurs économiques, alimentant les perspectives moroses de croissance pour la zone euro.
La production industrielle de la zone est restée stable en juin comparé à mai, mais sur un an elle accuse un recul de 0,5%, ce qui est un peu moins bien que prévu.
"La faiblesse sans équivoque de l'activité industrielle en zone euro et ses performances économiques en général vont sans aucune doute accroître les craintes de récession", a estimé Martin van Vliet, économiste d'ING.
La première estimation du PIB de la zone euro pour le deuxième trimestre est attendue jeudi.
Aux Etats-Unis, les publications ont également été mitigées avec un recul de 0,1% des ventes de détail en juillet, mais une progression de 0,4% hors secteur automobile.
Ces chiffres, ainsi qu'un rebond soudain des cours du pétrole, ont poussé Wall Street fortement dans le rouge, le Dow Jones perdant 1,38% et le Nasdaq 0,78% environ deux heures après le début de sa séance.
Alors que leur récente chute avait été source d'apaisement pour les marchés financiers, les prix du pétrole ont rebondi soudainement aux alentours de 115 dollars le baril à New York, après l'annonce d'une fonte importante des stocks d'essence américains.
Déjà en milieu de séance, l'indice vedette avait décroché rapidement d'environ un point de pourcentage, réagissant "à des rumeurs selon lesquelles le conflit en Géorgie n'était en fait pas vraiment terminé", a rapporté le vendeur interrogé par l'AFP.
Le président géorgien Mikheïl Saakachvili a déclaré sur la chaîne CNN que les troupes russes se dirigeaient vers la capitale du pays, Tbilissi, une information démentie peu après par l'armée russe puis par la Géorgie.
Par ailleurs, le secteur bancaire est resté une forte source de faiblesse. "On a de nouveau des mauvaises nouvelles et donc on se retrouve encore dans un schéma d'incertitudes. Or, dès que cela concerne le secteur bancaire, le marché décroche", a estimé le vendeur d'actions interrogé.
BNP Paribas (-4,85% à 59,80 euros), Crédit Agricole (-6,80% à 13,99 euros), Dexia (-4,12% à 9,31 euros) et Société Générale (-5,97% à 63,97 euros) ont chacun pâti du regain d'inquiétudes.
Air France (-6,69% à 16,89 euros) et les valeurs du secteur automobile, Michelin (-6,80% à 45,64 euros), Peugeot (-6,54% à 33,14 euros) et Renault (-5,68% à 58,78 euros), ont plongé, alors qu'elles avaient ces derniers temps été très recherchées à cause du repli des prix du pétrole et de l'euro.
Aéroports de Paris (-5,54% à 58,19 euros) a chuté, malgré l'annonce d'une hausse de 12,3% de son chiffre d'affaires au premier semestre 2008, à 1,214 milliard d'euros.
EDF (+0,51% à 55,65 euros), qui détient déjà 4,97% de Constellation Energy, a été autorisé par son conseil d'administration à monter à hauteur de 9,9% au capital du groupe énergétique américain.
ArcelorMittal (+0,82% à 51,83 euros) va créer une deuxième coentreprise avec le fabricant de tubes chinois Hunan Valin, dédiée à la production et à la vente d'aciers électriques (au silicium) pour un montant de 6,5 milliards de yuans (634 millions d'euros).