Regain d'optimisme sur les marchés américains peu avant l'ouverture, en raison d'une hausse surprise des commandes de biens durables, alors que les marchés attendaient une contraction de ce chiffre sur le mois de juin. Attention toutefois au rebond du cours du baril, qui pourrait peser sur la tendance. Côté valeurs, le secteur bancaire est propice aux rumeurs, notamment du côté de JP Morgan et Lehman Brothers. Les futures sur les indices S&P 500 et Nasdaq-100 sont respectivement en hausse de 4,50 points et de 11,25 points.
Hier à Wall Street
Les marchés actions ont fini en forte baisse et au plus bas du jour sur fond de statistiques économiques décevantes. Les inscriptions hebdomadaires au chômage sont ainsi ressorties supérieures aux attentes, tandis que les ventes de logements anciens ont rechuté en juin. Certaines grandes sociétés, Ford notamment, ont aussi dévoilé des résultats décevants. Après son violent de ces derniers jours, le secteur financier a figuré parmi les principaux perdants de la séance. Le Dow Jones a clôturé en baisse de 2,43% à 11349,28 points et le Nasdaq Composite a cédé 1,97% à 2280,11 points.
Les chiffres macroéconomiques
Les commandes de biens durables aux Etats-Unis ressortent en hausse de 0,8% sur le mois de juin. Les marchés, pourtant, tablaient sur une baisse de 0,3% pour cet indicateur économique. Cette nette hausse des commandes de biens durables survient après une hausse de 0,1% au mois de mai. Les commandes de biens d'équipements hors défense et aéronautiques ont bondi de 1,4% en juin, alors que les analystes attendaient une baisse de 0,5%.
Les ventes de logements neufs pour le mois de juin et l'indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan pour le mois de juillet seront publiés à 16 heures.
Les valeurs à suivre
BLACK & DECKER
Black & Decker a dévoilé des résultats en baisse au deuxième trimestre en raison d'une faible demande aux Etats-Unis et de la dégradation de la situation économique dans certains pays européens. Le fabricant d'outils de bricolage a enregistré un repli de 18% de son bénéfice net à 96,7 millions de dollars, soit 1,58 dollar par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action s'est élevé à 1,46 dollar, soit 4 cents de mieux que le consensus. Le chiffre d'affaires a, lui, reculé de 3% à 1,64 milliard de dollars.
FORTUNE BRANDS
Fortune Brands a dévoilé des résultats en forte baisse, mais supérieurs aux attentes. Le groupe de produits de consommation courante a vu son bénéfice net reculer de 41% à 136 millions de dollars soit 88 cents par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action s'est élevé à 1,25 dollar, soit 5 cents de plus que le consensus. Le chiffre d'affaires a reculé à 8,6% à 2,1 milliards de dollars. La performance du groupe a été pénalisée par la crise du marché immobilier américain, par la baisse de la consommation aux Etats-Unis et par la hausse des cours des matières premières.
JPMORGAN
JP Morgan, le géant américain de la banque, serait en pourparlers avec plusieurs partenaires potentiels en vue de former un consortium visant à racheter le britannique HBOS, selon la presse britannique. Il s'agirait, pour la banque américaine, de la deuxième opération d'envergure cette année, après le sauvetage in extremis de Bear Stearns, son concurrent, qui avait échappé de peu à la faillite.
LEHMAN BROTHERS
Les dirigeants de Lehman Brothers auraient envisagé de vendre au moins une partie de sa filiale de gestion d'actifs Neuberger Berman selon des sources anonymes citées par CNBC. Une vente de l'intégralité de cette filiale pourrait rapporter environ 8 milliards de dollars à la banque américaine, selon ces mêmes sources. Cette année, Lehman Brothers a levé des capitaux frais à hauteur de 12 milliards de dollars pour consolider ses finances. L'établissement, qui représente la plus petite banque d'investissement de Wall Street, a également procédé à des cessions d'actifs.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Indice de la Fed de Philadelphie : il s'agit de l'un des premiers indices d'activité régionale pour le secteur manufacturier. Un indice supérieur à 0 signale une expansion du secteur et inversement. Son intérêt pour les investisseurs est relativement limité en raison de sa forte volatilité. Le secteur manufacturier de la région de Philadelphie est relativement similaire à celui de l'ensemble des Etats-Unis. 250 entreprises sont interrogées sur leur activité actuelle (emploi, commandes, livraisons,…) et sur leurs perspectives à six mois.
Mises en chantier : cette donnée communiquée sur une base annualisée donne le nombre de logements mis en chantier chaque mois. Les mises en chantier sont considérées comme un bon indicateur de l'évolution du marché immobilier. Le nombre mensuel de permis de construire est publié en même temps.
Indicateurs avancés du Conference Board (indice des) : cet indice est calculé à partir de dix statistiques économiques, comprenant notamment les commandes dans l'industrie, les demandes hebdomadaires d'allocation chômage, l'indice S&P500, la confiance des ménages, l'écart de taux entre celui à dix ans et celui au jour le jour… Il est utilisé par les économistes pour anticiper l'évolution de l'activité dans les trois à six prochains mois.