Les valeurs bancaires soufflent toujours le chaud et le froid sur Wall Street : après la sueur froide connue hier par les marchés après la publication d'une perte abyssale pour Merrill Lynch, Citigroup rassure. Celle-ci accuse certes une lourde perte, mais moindre que celle attendue par les analystes. Tout risque n'est cependant pas écarté alors que des rumeurs de presse évoquent une importante augmentation de capital pour Freddie Mac. Peu avant le début des échanges, les futures sur les indices S&P 500 et Nasdaq 100 gagnent respectivement 0,75 point à 1261,00 et 1,50 point à 1841,25 points.
Hier à Wall Street
Les marchés actions américains ont prolongé le rebond de mercredi grâce à la poursuite de la baisse des cours de l'or noir et à des bonnes nouvelles dans le secteur bancaire. Ainsi, le cours du baril de brut léger américain a cédé plus de cinq dollars pour repasser sous les 130 dollars pour la première fois en un mois. Pour sa part, JPMorgan a dévoilé des résultats en baisse mais supérieurs aux attentes, entraînant à la hausse le secteur. L'indice Dow Jones a clôturé en progression de 1,85% à 11445,66 points et le Nasdaq Composite sur un gain de 1,2% à 2312,30 points.
Les chiffres macroéconomiques
Aucune donnée économique n'est attendue.
Les valeurs à suivre
AMD
Le fabricant de microprocesseurs AMD a annoncé le départ de son directeur général, Hector Ruiz et une perte supérieure aux attentes au deuxième trimestre. Sur cette période, le groupe californien a essuyé une perte nette de 1,19 milliard de dollars, soit 1,96 dollar par action, contre une perte de 600 millions de dollars ou 1,09 dollar, un an plus tôt. Hors éléments exceptionnels, la perte par action s'est élevée à 0,60 dollar, à comparer avec un consensus Thomson Financial d'une perte de 0,52 dollar. AMD est engagé dans une lutte commerciale féroce avec le numéro un du secteur, Intel.
CITIGROUP
Très attendus par les investisseurs, les résultats de Citigroup (+8,51% à 19,50 dollars en préséance) n'ont pas déçu. Malgré une perte de 2,5 milliards de dollars au deuxième trimestre, la première banque américaine a réalisé une performance supérieure aux attentes des analystes. A 0,54 dollar par action, la perte nette de l'établissement est en effet inférieure au chiffre de 0,61 dollar par action sur lequel tablaient les marchés. La perte nette de Citigroup s'explique par des dépréciations d'actifs et des pertes sur ses activités de crédit totalisant plusieurs milliards de dollars.
Google a dévoilé des résultats inférieurs aux attentes au deuxième trimestre. Sur cette période, le célèbre moteur de recherche a vu son bénéfice net progresser de 35% à 1,25 milliard de dollars, soit 3,92 dollars par action. Hors éléments exceptionnels, le bénéfice par action est ressorti à 4,63 dollars, tandis que les analystes consultés par Thomson Financial tablaient en moyenne sur 4,74 dollars. Les résultats du groupe ont notamment été négativement impactés par une moindre rentabilité de la trésorerie et par la baisse de celle-ci suite à l'acquisition de DoubleClick en mars.
HONEYWELL
Honeywell a fait état d'un bénéfice du deuxième trimestre en hausse de 18%, porté par ses activités dans l'aérospatiale et les systèmes de contrôle de sécurité. Le groupe américain diversifié a relevé ses objectifs pour le reste de l'année. Le bénéfice net s'est établi à 723 millions de dollars, ou 0,96 dollar par action, contre 611 millions, ou 0,78 dollar par action un an plus tôt. Le chiffre d'affaires a augmenté de 13% à 9,67 milliards de dollars. Les analystes interrogés par Thomson-Reuters tablaient sur un BPA de 0,94 dollar pour des ventes de 9 milliards de dollars.
IBM
IBM a publié des résultats supérieurs aux attentes au deuxième trimestre et relevé de nouveau sa prévision de bénéfice par action pour l'année. Le numéro un mondial des services informatiques a vu son résultat net progresser de 22% à 2,765 milliards de dollars, soit 1,98 dollar par action. Les analystes interrogés par Thomson Financial visaient en moyenne 1,82 dollar. Son chiffre d'affaires a atteint 26,8 milliards de dollars, en hausse de 13%, ou 6% à taux de change constant. Le groupe a bénéficié du dynamisme des marchés internationaux et a fait mieux que résister aux Etats-Unis.
MICROSOFT
Microsoft a dévoilé des résultats trimestriels et des perspectives décevants. Au quatrième trimestre, clos fin juin, le numéro un mondial des logiciels a enregistré une progression de 42% de son bénéfice net à 4,30 milliards de dollars, soit 0,46 dollar par action. Le consensus Thomson Financial visait un BPA de 0,45 dollar. Son chiffre d'affaires a augmenté de 18% à 15,84 milliards de dollars. Microsoft est pénalisé par un ENVIRONNEMENT économique difficile et par le piratage de ses produits dans certains pays, notamment en Chine.
TEVA
Teva Pharmaceutical a annoncé le rachat de Barr Pharmaceuticals pour 7,46 milliards de dollars (4,7 milliards d'euros). L'israélien, premier fabricant mondial de médicaments génériques valorise son concurrent américain 66,5 dollars par action, payables en cash et en titres. Ce prix représente une prime de 42% par rapport au cours de clôture de Barr mercredi à la clôture.
EN SAVOIR PLUS
LEXIQUE
Inflation : Hausse continue et auto-entretenue des prix, correspondant à une baisse progressive de la valeur de la monnaie de la région qui subit l'inflation. Une inflation excessive entraîne un risque de surchauffe de l'économie, car elle incite les ménages à hâter leurs dépenses et les entreprises à investir et à stocker davantage, surtout si les taux d'intérêt sont faibles. Le niveau d'inflation considéré comme acceptable par la BCE est de 2 % l'an. D'une manière générale, une forte inflation profite au débiteur, tandis que le créditeur en pâtit.
Indice de confiance des consommateurs de l'université du Michigan : très surveillé par les investisseurs, cet indicateur est le résultat d'une enquête mensuelle réalisée par l'université du Michigan auprès de plusieurs centaines de personnes au sujet de leur situation financière et de l'économie américaine en général. Une hausse (baisse) prolongée de cette statistique est considérée comme le signe avant-coureur d'une accélération (ralentissement) de la croissance économique.
SEC (Securities and Exchange : La Securities and Exchange Commission est l'organisme unique de régulation des marchés financiers aux Etats-Unis. Elle a un rôle de gendarme des marchés, tout comme l'AMF en France, en particulier en terme de transparence et de déontologie des pratiques de management.
Mises en chantier : cette donnée communiquée sur une base annualisée donne le nombre de logements mis en chantier chaque mois. Les mises en chantier sont considérées comme un bon indicateur de l'évolution du marché immobilier. Le nombre mensuel de permis de construire est publié en même temps.
Demandes hebdomadaires d'allocation chômage : Cette statistique américaine, qui est publiée chaque jeudi à 14h30, donne le nombre de nouvelles demandes d'allocation chômage sur la semaine se terminant le samedi précédent. Elle est un indicateur de la santé du marché de l'emploi aux Etats-Unis, mais est cependant volatile. Il est plus pertinent de surveiller son évolution sur plusieurs semaines. Les économistes surveillent ainsi la moyenne mobile de cette donnée sur quatre semaines.