
Après de nombreux conflits entre les différents acteurs français du nucléaire, le gouvernement est intervenu afin de tout remettre à plat.
Le Conseil de politique nucléaire présidé par Nicolas Sarkozy avait pour point central la réorganisation de la filière nucléaire. En effet, le secteur est marqué par de nombreuses dissensions internes, notamment dans la conquête de l’export. Le parfait exemple est le cas d’Abou Dhabi début 2010 où le consortium mené par EDF, Areva, GDF Suez et Total avait échoué au profit des coréens Kepco lors de la vente de réacteurs de troisième génération. Le gouvernement intervient donc pour mettre de l’ordre dans ces affaires.
Première décision majeure : la création d’un comité stratégique de l’énergie nucléaire afin de renforcer les relations et les partenariats entre les différents acteurs. Cette initiative montre bien la volonté de tout remettre à plat sept mois après l’intronisation d’EDF en tant que chef de file du secteur. Ce comité sera d’ailleurs présidé par Eric Besson, ministre de l’Energie et Henri Proglio, patron d’EDF. S’ajoute à cela la mise en place d’une cellule qui assurera la coordination de l’offre française à l’international.
Trois réacteurs de plus au compteur
Enfin et pour toujours améliorer les chances hexagonales à l’exportation, l’Elysée pousse les entreprises françaises à la création de trois nouveaux types de réacteurs. Areva, EDF et GDF Suez sont donc sommés de renforcer leur coopération sur le développement du projet Atmea, un réacteur de moyenne puissance (1100 mégawatts). La dernière mesure annoncée a été la demande de filialiser l’activité minière d’Areva, numéro un de la production en uranium. Même si cela n’est qu’un projet actuellement, cette filialisation intéresserait fortement EDF qui souhaiterait récupérer des actifs miniers du groupe, évalué à 6 milliards d’euros.
La Chine, partenaire du nucléaire français
Autre point clé de ce conseil, la conception d’un réacteur en partenariat avec Pékin afin de prendre part au développement du marché chinois. Bernard Bigot, administrateur générale du CEA (Commissariat à l’Energie Atomique), a d’ailleurs été chargé de mener des discussions en ce sens. Malgré ces grandes ambitions de nombreuses interrogations se posent notamment autour des transferts de technologies accordés au gouvernement chinois.
Rainald Rocca