De moindre intensité que la tempête de 1999 mais aussi dévastatrice. Dès samedi, des rafales de vent atteignant les 160 km/h frappaient la côte Ouest du pays. La première victime, un jeune homme, avait été tuée par la chute d’une branche d’arbre en Haute-Garonne. Un scénario si cocasse qu’on a du mal à l’imaginer. Et pourtant, la nuit du 27 au 28 février a été le théâtre de situations encore plus insupportables…
Noyés dans leur propre maison
51 morts. Sans compter les nombreux disparus. Dès samedi 16h, l’alerte Météo France est passée d’orange à rouge dans quatre départements. La suite a des allures de cauchemar. « La force du vent, alliée au fort coefficient de marée ont exercé une telle pression que les digues ont cédé », explique-t-on à la cellule de crise. Les digues rompues, l’eau s’est engouffrée à une telle vitesse que les habitants n’ont même pas eu le temps de fuir. Certains sont morts noyés, dans leur propre maison. C’est à l’Aiguillon-sur-Mer et à la Faute-sur-Mer que les décès sont les plus nombreux. Ces deux communes recensent à elles seules un total de 46 morts.
Plus d’un million de foyers sans électricité
Les installations électriques, malmenées par la force destructrice des vents, ont subi de graves dommages. Dimanche 28 février au matin, plus d’un million de foyers étaient privés d’électricité. Si les milliers d’agents sur le terrain normalisent la situation, il reste encore à l’heure actuelle 172 000 familles sans électricité. Un retour à la normale est attendu pour mercredi soir. A cette date, plus de 80 % des habitations auront retrouvé lumière et chaleur.
Ne plus construire près des côtes
Bousculant leur emploi du temps, le Président de la République et certains ministres se sont affairés. Nicolas Sarkozy s’est rendu sur place ce matin. Après le survol en hélicoptère des zones sinistrées, il a participé à une table ronde à La Rochelle au cours de laquelle il s’est insurgé contre une situation intolérable. « Il faut qu’on s’interroge pour savoir comment, en France, au XXIe siècle, des familles peuvent être surprises dans leur sommeil, mourir noyées dans leur maison », s’est-il indigné. Les ministres sont d’ores et déjà à pied d’œuvre. Jean-Louis Borloo, ministre du Développement durable, doit travailler sur un plan digue qu’il présentera l’été prochain. Sa secrétaire d’Etat à l’Ecologie, Chantal Jouanno, a promis de « durcir les règles » de construction pour éviter que des maisons ne soient érigées trop près des côtes.
Des aides octroyées aux sinistrés
Les agriculteurs, ostréiculteurs et mytiliculteurs ont beaucoup perdu. Ceux situés entre l’île de Noirmoutier et l’île d’Oléron enregistrent des dégâts considérables : concessions dévastées, bateaux retournés, chantiers inondés, matériel abîmé. A ce sujet, le ministre du Commerce, Hervé Novelli, a annoncé l’octroi d’une aide de 10 000€ pour chacune des pme touchée. Idem pour les particuliers qui se verront notamment rembourser les taxes foncière et d’habitation.