Le magazine américain Yes recense les réactions des principales ONG et organisations de la société civile présentes à Copenhague. Pour Kumi Naidoo, directeur de Greenpeace International et de la campagne TckTckTck : "Injuste, ni ambitieux ni légalement contraignant. Les leaders mondiaux n’ont pas fait leur job. Aujourd’hui, ils ont échoué à prévenir le changement climatique." Tout aussi virulent, Bill Mckibben, fondateur de 350.org : "L’existence même d’une communauté mondiale a disparu ce soir. Tant que les pays pauvres se préoccupent des questions des droits de l’homme ou à la lutte contre la polio, ça va. Mais quand ils s’attaquent à des questions-clé des pays riches ; comme celle du pétrole qui est au cœur de l’économie américaine, alors ils ne nous intéressent plus."
- Le New York Times, quotidien américain, revient sur la journée cruciale du vendredi avec ses drames et coups d’éclat en coulisses. Barack Obama et Hillary Clinton se seraient ainsi "invités" dans une salle où étaient réunis les dirigeants brésilien, indien et chinois, car ils les soupçonnaient de négocier en secret. Cette entrée surprise aurait constitué le point de départ de l’accord qui a réuni in fine Etats-Unis, Chine, Inde, Brésil et Afrique du Sud. Sergio Serra, l’un des négociateurs brésiliens, a confirmé que M. Obama avait effectivement rejoint une réunion du Brésil, de l’Inde, de la Chine mais sans préciser s’il avait été invité ou non...
- The Economist, mensuel britannique, titre de son côté : "Mieux que rien". Il met en effet en avant que cet accord de Copenhague met fin au vice fondamental des négociations climatiques. Jusqu’ici le protocole de Kyoto s’imposait aux seuls pays industrialisés l’ayant ratifié. Il n’exigeait rien des pays en voie de développement, dont la Chine, plus grand émetteur mondial de gaz à effet de serre, et des Etats-Unis qui ne l’avaient pas ratifié.
- Les Anglais de la BBC se fendent d’une analyse sur l’évolution de la diplomatie. Selon le correspondant Paul Reynolds, voici l’ère du "style salami" : les méga-conférences étant trop complexes à gérer, un petit nombre de pays prennent le contrôle du processus et imposent leurs vues. Si les Etats-Unis et la Chine sont parvenues à un accord lors de ce sommet, c’est parce qu’ils se parlent depuis longtemps sur d’autres sujets ce qui facilite leurs échanges. Paul Reynolds prend l’exemple du round de Doha, négociations commerciales qui ont débuté en 2001 et qui n’en finissent pas, car il n’y a pas d’intervention des leaders politiques. Ceux qui ont toujours le dernier mot.
- Le Japan Times revient sur l’appel de plus de 100 délégations - la plupart de petites îles du Pacifique - pour une limitation de la hausse des températures à +1,5°C. Dans l’accord de Copenhague, c’est l’objectif de +2°C qui a été couché sur le papier, or ces pays rappellent que selon les études scientifiques, une hausse moyenne des températures de 2°C sur le globe équivaut à une hausse de 3° ou plus en Afrique.
- Le quotidien espagnol El Pais revient sur le coup de force de Greenpeace. Sans carton d’invitation, direction la prison. Un trio composé d’une Norvégienne, d’un Suisse et d’un Espagnol, directeur de Greenpeace (Espagne), s’était invité à la réception des chefs d’Etat, jeudi soir, chez la reine du Danemark. Ils avaient dissimulé sous leurs vêtements une banderole barrée du slogan : "Les politiques parlent, les leaders agissent." Ils passeront les fêtes de fin d’année derrière les barreaux et pourront regagner leurs pénates le 7 janvier prochain.