
Un montant encore flou
Les auditions devant la Commission s’enchaînent, chacun rivalisant d’ingéniosité pour faire valoir la primauté de son secteur d’activité. Michel Rocard l’a annoncé à la télévision, les technologies vertes seront très largement prises en compte. Ont ainsi été évoquées par l’ancien premier ministre socialiste, les voitures électriques, les biotechnologies, les nanotechnologies, les énergies renouvelables… L’objectif affiché étant que l’emprunt ait un effet de levier sur la compétitivité des industries françaises, sur la croissance ainsi que sur l’emploi.
« La France est pleine de projets intelligents, pour lesquels elle pourrait être leader mondial mais c’est le financement qui manque », avait alors déclaré Michel Rocard. Le financement d’ailleurs fait débat. Le chef de l’Etat devra trancher. Alors qu’un de ses conseillers spéciaux, Henri Guaino, tablait sur un montant de 100 milliards d’euros, Alain Juppé avait tenu à remettre les choses au clair. « Ce ne sera pas 100 milliards, ce ne sera pas 50 milliards, ce sera en dessous », avait alors déclaré le maire de Bordeaux. On parle désormais d’une somme variant entre 20 et 40 milliards d’euros.
La biodiversité expose sa légitimité
Une telle manne ne laisse pas indifférent. Les auditions s’enchaînent donc au rythme des projets présentés. Sont notamment venus défendre leurs idées à la barre, Jean Thermes, responsable de l’Institut national de l’énergie solaire. Son projet ? Créer un campus dont la mission serait de développer des brevets utilisables par le secteur industriel dans le domaine du solaire. La ligue ROC, de l’astrophysicien Hubert Reeves, est également venue défendre la biodiversité pour laquelle elle réclame donc une enveloppe d’un milliard d’euros. « Oublier la biodiversité dans le cadre du grand emprunt serait en fait une négation de son objet alors qu’il s’agit de déterminer les grands investissements stratégiques pour l’avenir », craignait M. Reeves.