La taxe carbone d’abord. Ce n’est pas une nouveauté, le consommateur en a entendu parler, débattre, il sait ce qui l’attend. Pour encourager des comportements éco-responsables et réduire l’utilisation d’énergies fossiles, la taxe carbone sera appliquée dès 2010. D’un montant de 17 euros la tonne de CO2, elle sera donc tout naturellement responsable d’une augmentation des prix à la pompe. L’UFIP s’est livrée à quelques savants calculs, cette nouvelle taxe verte se traduira par une hausse de 4,92 centimes d’euro par litre d’essence et de 5,41 centimes d’euro par litre de gazole.
Mais ce n’est donc pas une nouvelle, en soi. En revanche, l’UFC Que choisir a procédé à d’autres calculs. Si l’on ajoute la TVA appliquée à la taxe carbone, il n’en coûtera plus 17 euros la tonne de CO2 mais 20,3 euros. Indignation à laquelle le gouvernement a réagi sans attendre. Comme convenu, la somme redistribuée aux ménages tiendra bien évidemment compte de la TVA, il n’en a jamais été question autrement.
+ 8 centimes d’euro pour l’essence, + 10 centimes pour le gazole
Mais la note du consommateur devrait s’avérer bien plus lourde qu’avec la seule taxe carbone. Pour financer des projets verts, le Grenelle 2 autorise les régions à augmenter la taxe intérieure sur les produits pétroliers (TIPP). Toujours selon les calculs de l’UFIP, cette nouvelle majoration impactera de 0,73 centime d’euro le litre d’essence et de 1,35 centime le litre de gazole. Cette éventualité devrait être débattue lors du vote relatif à la loi de finances 2010. Autre augmentation, autre taxe. Pour ne pas respecter l’objectif de 7 % d’intégration de biocarburants dans les carburants traditionnels, les pétroliers pourraient se voir infliger une amende de 200 millions d’euros. Refusant de réduire leur marge, démarche qui peut paraître choquante en ces temps de disette pour le consommateur (mais apparemment pas pour les pétroliers !), ils ont annoncé d’une même voix qu’ils comptaient évidemment répercuter la somme à la pompe. Soit 0,5 centime d’euro par litre d’essence.
Tous ces prélèvements, les pétroliers refusent de les assumer. Et préfèrent assassiner le consommateur. Craignant la grogne (légitime) des automobilistes, ils préfèrent prévenir, par la voix du président de l’UFIP, Jean-Claude Schilansky : « Si le prix du carburant augmente, les consommateurs devront s’en prendre au gouvernement et non aux compagnies pétrolières ». Même s’ils savent que les prix à la pompe vont grimper en flèche, les pétroliers optent pour la diabolisation de l’Etat. Un gouvernement sans cœur qui s’en prend aux gentils fournisseurs de pétrole, mais dans quel monde vit-on ?! Le consommateur n’a plus qu’à payer. Et à en croire les savants calculs de l’UFIP, le prix du litre d’essence pourrait augmenter jusqu’à 8 centimes d’euros, 10 centimes pour le gazole. Se déplacer, une nouvelle affaire de riches ?