Afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre et ne pas subir la hausse des prix du pétrole, « il est vital de développer le fret » ferroviaire, a expliqué hier (mercredi 16 septembre) devant la presse Jean-Louis Borloo, ministre de l’Ecologie et du Développement durable. Son plan d’action : une enveloppe de 7 milliards d’euros pour favoriser le report de la route vers le rail, et ainsi atteindre une part de marché pour ce mode de transport de 25 % à l’HORIZON 2022. Un objectif défini par le Grenelle de l’environnement.
Le projet gouvernemental s’inspire des pistes proposées en juin par le rapport du député de Val-d’Oise Yannick Paternotte (UMP), à savoir la mise en place d’autoroutes ferroviaires pour favoriser l’acheminement des camions par le train, la suppression des goulets d’étranglements, le développement de TGV de marchandises reliant les aéroports entre eux, la création d’entreprises locales de fret, et l’amélioration de la desserte des ports.
Le fret, un dossier majeur pour la SNCF
Alors que le gouvernement dévoile son plan pour le fret ferroviaire, la SNCF annoncera la semaine prochaine sa réforme dans le secteur. Une réorganisation interne qui prévoit la réduction d’activités peu rentables au profit de créneaux plus porteurs, et qui fait déjà grincer les dents des syndicats. La compagnie nationale souhaiterait en effet créer des filiales spécifiques, ce qui menace de 4 à 6 000 emplois (sur 14 000 existants). Sud Rail redoute notamment « une privatisation rapide par morceaux de l’entreprise publique avec la création de filiales fret spécialisées par produit ».
Seulement voilà, la SNCF n’a plus vraiment le choix : frappée par la crise, sa filière fret devrait perdre quelque 600 millions d’euros cette année, après un déficit de 340 millions d’euros en 2008. Alors l’entreprise songe par exemple à abandonner environ 60 % du trafic wagon isolé (transport de marchandises sur mesure sur une partie d’un train) : une activité concurrente des camions mais fortement déficitaire (elle représente 6 % du chiffre d’affaires du groupe, mais aussi 65 % de ses pertes).
« On attend de la SNCF qu’elle intègre dans son plan la feuille de route » a précisé Jean-Louis Borloo. Mais indique : « Il faut faire des efforts de compétitivité » dans le fret.