Après avoir examiné cette stratégie de traitement, l’ASN demande à EDF de boucher les tubes des générateurs de vapeur pour lesquels un niveau suffisamment bas de risque n’a pas été démontré et d’affiner encore ses études afin de prouver que les tubes laissés en service ne présentent pas de risque à long terme. En parallèle, EDF doit améliorer la surveillance des paramètres augmentant le risque de fatigue vibratoire des tubes de générateur de vapeur.
Plus généralement, l’ASN demande à EDF une revue complète de l’ensemble des dossiers relatifs aux générateurs de vapeur de tous les réacteurs à eau pressurisée, qu’il s’agisse de leur conception, de leur fabrication ou de leur surveillance en service. Cette demande permet de s’assurer que ce phénomène est pris en compte lors de la conception des équipements neufs.
Fissure à Fessenheim le 18 février 2008
Pour rappel, un tube d’un générateur de vapeur du réacteur n°2 de 900 MWe de Fessenheim, dans le Haut-Rhin, s’était fissuré le 18 février 2008, causant une fuite entre le circuit primaire et le circuit secondaire. Dans l'attente d'une explication fiable de l’incident, l’ASN avait considéré que cet événement remettait en cause la stratégie d’EDF de gestion du phénomène de fissuration par fatigue vibratoire des tubes non ou mal soutenus. Elle avait demandé à EDF de traiter préventivement l’ensemble des tubes de générateur de vapeur en anomalie de supportage (c’est à dire non ou mal soutenus) avant le 30 septembre 2008.
Avant cette échéance, EDF avait repris les études du mécanisme de fatigue vibratoire dont les résultats ont permis de fournir une explication à la fuite survenue à Fessenheim. EDF avait par ailleurs réalisé le bouchage des tubes concernés sur le palier 900 MWe, pour lequel cette opération présentait le caractère le plus urgent et pris des mesures visant à diminuer le risque d’instabilité vibratoire en attente du prochain arrêt sur deux réacteurs.
Bouchage ciblé
Pour les réacteurs de 1300 MWe, les éléments présentés à l’ASN par EDF en matière de stratégie de bouchage ont démontré que les mesures nécessaires à court terme avaient été prises. Ainsi, compte tenu des inconvénients d’un bouchage massif des tubes en anomalie de supportage sur le palier 1300 MWe, l’ASN a estimé que la possibilité d'un bouchage plus ciblé devait être étudiée et a suspendu sa demande de boucher l'intégralité des tubes en anomalie de supportage en l’attente de nouveaux éléments.