Deux hauts responsables de la sécurité d'EDF ont été récemment mis en examen dans le cadre d'une enquête sur une affaire d'espionnage informatique, ainsi que 3 autres personnes soupçonnées d'être mêlées de près à ce dossier. Selon les premiers éléments de cette affaire, révélée par le Canard enchaîné et Mediapart, des militants de Greenpeace France auraient été visés par cette espionnage.
"A l'occasion d'une perquisition récemment réalisée dans ses locaux, EDF confirme avoir découvert qu'une instruction judiciaire était en cours relative à des faits d'intrusion frauduleuse dans des systèmes d'information", a confirmé un porte-parole du groupe français à l'AFP. EDF a précisé s'être constitué partie civile dans cette affaire.
3 autres mises en examen
Par ailleurs, 3 autres personnes auraient été également mises en examen dans cette affaire : un informaticien, soupçonné d'"intrusion informatique", et deux "intermédiaires", dont le patron de l'entreprise privée de renseignements économiques Kargus Consultant. EDF "s'attache actuellement à recueillir les informations nécessaires pour apporter tout son concours au déroulement de l'enquête", a précisé la porte-parole du groupe français à l'agence de presse.
Yannick Jadot, ancien directeur des campagnes de Greenpeace France, a confirmé hier qu'une enquête avait été ouverte sur des "pratiques d'espionnage" présumées de ses ordinateurs dans lesquelles EDF "serait clairement impliqué". Yannick Jadot, tête de liste "Europe écologie" pour les élections européennes dans l'Ouest, a déclaré s'être constitué partie civile dans cette affaire.
"Pratiques d'un autre âge"
De son côté, Greenpeace annonce avoir mandaté son avocat pour se constituer partie civile. "Toute la lumière doit être faite sur ces pratiques d’un autre âge" selon l'ONG. "Greenpeace condamne vivement les barbouzeries d’EDF et de ses officines privées et demande que toute la lumière soit faite sur cette affaire. Il est pour cela essentiel que le travail des enquêteurs puisse continuer dans le calme, à l’écart de toute pression ou tentative de déstabilisation".
"Greenpeace est une organisation écologiste, pacifiste et non-violente", s’indigne Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France. "Le fait qu’on nous traite comme des terroristes parce que nous osons remettre en cause le modèle énergétique français montre bien à quel point le nucléaire supporte mal la transparence et le débat démocratique !".