Les fonds éthiques sont-ils vraiment éthiques ? Pas autant qu’ils y paraissent d’après l’étude d’un organisme financier britannique.
Certains fonds d’investissements éthiques ne placent pas forcément les capitaux qu’on leur confie dans des entreprises socialement responsables comme ils le prétendent. Voilà ce que dénonce Holden & Partners, un consultant financier britannique indépendant dont l’étude parue en février conclue qu’il existe finalement peu de différence dans la composition et les performances des fonds s’affichant "éthiques" et des fonds conventionnels.
En guise de rappel, normalement "l’organisme de gestion d’un fonds éthique effectue une sélection des entreprises composant le fonds, non plus seulement en fonction de données de rentabilité financière mais aussi en fonction de critères dits éthiques, définit Novethic dans son glossaire. Il permet ainsi à l’épargnant de ne pas investir d’argent dans des titres d’entreprises dont il réprouve les objectifs et les méthodes."
Pour son "Guide to Climate Change Investment", Holden a analysé la composition de tous les fonds d’investissements socialement responsables (ISR) accessibles aux investisseurs britanniques. La plupart aurait des parts insignifiantes d’entreprises vertes et investirait au contraire largement dans des banques ou des sociétés de télécoms. Un exemple : le fonds éthique de L&G. Selon Holden & Partners, les entreprises environnementales ne composent que 1% de ses avoirs. Mais parmi les dix premières compagnies de son porte-feuilles, on trouve BG, BHP Billiton and Xstrata. Un cas extrême. Néanmoins, la part moyenne des entreprises environnementales dans le porte-feuilles des fonds éthiques ne dépasserait pas les 20%.
Les conclusions de cette étude font des remous. Certains investisseurs qui avaient été tentés par le drapeau "éthique" brandi par ces fonds commenceraient à se poser des questions rapporte The Guardian.