Pour ce nouvel Expresso Eco, Thomas Blard s’intéresse à la future direction du Fond Monétaire International. Il est en effet habituel que la présidence soit aux européens, or les pays émergents semblent de plus en plus concernés et capables d’occuper les sièges du FMI. On assiste sans doute à un tournant de la mondialisation. Les pays dits émergents en ont marre de rester à la marge et revendiquent le fauteuil du patron du FMI. Et on peut comprendre cette envie, car ils sentent bien que l’avenir leur appartient. Après tout, les problèmes ne sont pas chez eux mais bien chez nous. En Grèce, par exemple. Les chinois sont déjà les troisièmes contributeurs du FMI derrière les États-unis et le japon et au FMI, la règle est simple : 1 dollar = 1 vote. Alors au nom de quelle arrogance la vieille Europe revendiquerait elle ce fauteuil? Les temps de la monarchie austro-hongroise sont loin derrière nous. L’Inde, le Mexique ou encore l’Afrique du sud, tous ont aussi leur candidat et espèrent accéder à la tête du FMI. C’est bien la preuve que le monde a changé. Avant, c’était le club des gentlemen européens qui volait au secours de l’Argentine ou de la Russie. Maintenant c’est nous qui tendons la sébile. Il existait jusqu’ici un accord tacite entre les États-Unis et l’Europe pour se partager les sièges du FMI et de la Banque mondiale. Si ce match tourne en faveur des pays émergents, c’est bien la preuve qu’on entrera dans un nouveau chapitre de la mondialisation. Share