A l’occasion de l’imminente ouverture du festival de Cannes, Thomas Blard fait un retour sur l’exception culturelle française, tant prônée, entre autres, par le CNC. Or, selon lui, celle-ci semble s’intéresser principalement aux films les plus rentables et favoriser les « fils et filles de ». « En France, on aime bien les rituels et le mois de mai s’y prête tout particulièrement. Les feuilles d’or de la palme de Cannes reviennent tous les printemps aussi régulièrement que les feuilles mortes tombent à l’automne. Et c’est l’occasion de faire la sempiternelle ode à l’exception culturelle, cette fameuse exception qui protège le cinéma français, qui l’empêche d’être complètement détruit par les méchants d’Hollywood. Et on se félicite de pouvoir produire chez nous des films qui, sans ça, n’auraient jamais vu le jour. Sauf que, sauf que… Ce mécanisme d’aide est un petit peu vicié, paradoxalement. Car finalement l’argent attire l’argent. Eh oui ! Comme à Hollywood ! Car ce sont les productions les plus commerciales qui bénéficient du plus d’aides de la part, notamment, du CNC. Résultat : l’argent tombe toujours dans les mêmes poches, et centrifuge les jeunes talents. Qui sont en effet les nouveaux Depardieu, les futurs Luc Besson que devraient servir à financer ces aides ? C’est une question qui se pose parce qu’on trouve que le cinéma français ressemble de plus en plus au monde de l’ancien régime, il n’y a qu’à voir tous les « fils et filles de » qui sont à l’affiche. » Share