Pour ce nouvel Expresso Eco, Thomas Blard s’intéresse à la fermeture éventuelle de deux usines de PSA, qui pourrait entrainer la suppression de plus de 6000 emplois. L’occasion de revenir sur les questions de mondialisation et d’aides à l’industrie automobile en temps de crise. « PSA menace de fermer deux usines et de supprimer 6200 emplois. A l’heure qu’il est, ça a été démenti du bout des lèvres, mais le projet existe et il a été étudié. C’est un choc pour beaucoup : Les salariés, bien sûr, qui s’inquiètent légitimement, les syndicats qui crient au scandale et appellent à la lutte, le gouvernement, qui parle d’inacceptable et qui a beau jeu de rappeler que sans les chèques que l’État a signé, l’industrie automobile française aurait bu le bouillon pendant la crise ; et l’extrême gauche qui rechante son ancienne favorite : salauds de patrons, salauds d’actionnaires et salope de mondialisation (ce qui entre parenthèses fait sourire quand on sait qu’ils adorent l’internationale mais détestent la mondialisation) Ok, mais ça ne résout pas le vrai problème. Le vrai problème, quel est-il? Celui d’un pays dans lequel il est de plus en plus difficile de produire des biens industriels, celui d’un pays qui vieillit et qui a moins d’appétit de consommation, et celui d’une mondialisation où les Chinois, les Indiens, les Brésiliens nous attendent au tournant. Résultat : la France se prend en pleine figure ses contradictions. On veut une protection sociale élevée, on veut également travailler de moins en moins (que ce soit avec les 35h ou la retraite à 60 ans) et on veut du pouvoir d’achat. Résultat : on perd des emplois. » Share