La Bourse de Paris s'inscrivait dans le rouge vendredi après-midi (-0,72%), au lendemain d'une hausse spectaculaire, dans un marché dominé par des prises de bénéfices et déçu par la remontée des taux italiens.
A 16H15 (14H15 GMT), l'indice vedette abandonnait 29,73 points à 3.338,53 points dans un volume d'échanges de 2,74 milliards d'euros.
Après l'euphorie de jeudi, place au réalisme, indiquait-on dans les salles de marché.
Les opérateurs regardent désormais attentivement les détails du plan anti-crise européen et s'interrogent notamment sur le rôle futur de la Chine et sur l'articulation du fonds de secours européen, FESF.
Ils ont été également refroidis par le premier test sur le terrain avec l'adjudication du Trésor italien qui s'est traduite par une remontée des taux d'intérêt italiens. Au lieu d'une détente comme le marché l'esperait, les rendements se sont tendus et ont même atteint un record à moyen-long terme au-delà de 6%.
"Le marché s'est retourné à partir de 11H00, une fois connu le résultat de l'adjudication italienne qui s'est soldée par une remontée des taux, soit une déception après le sommet de Bruxelles et l'adoption du plan anti-crise européen censé rassurer les investisseurs sur la dette des Etats", a expliqué Yves Marçais vendeur d'actions chez Global Equities.
Les chiffres publiés aux Etats-Unis n'ont pas non plus soutenu le marché, soulignent les analystes de Natixis. D'un côté les dépenses de consommation des ménages se sont accélérées en septembre, alors que de l'autre le revenu des Américains n'a que faiblement progressé, augurant mal l'évolution de la consommation début 2012.
Parmi les valeurs en nette baisse on note Technicolor (-5,20% à 2,05 euros), alors que les analystes Natixis ont abaissé leur recommandation à "neutre" contre "achat" auparavant.
Le titre EDF cédait 4,92% à 22,4 euros, après que le groupe soit parvenu à un "accord de principe" avec les actionnaires italiens d'Edison pour prendre le contrôle de ce dernier dont il détient déjà près de 50%.
Après la déception sur l'adjudication italienne, les banques progressaient timidement: BNP Paribas (+2,87% à 36,12 euros), Société Générale (+0,13% à 23,02 euros) et Crédit Agricole (+0,64% à 5,99 euros).
Renault (+2,92% à 31,19 euros), première hausse du CAC 40, profitait d'un ensemble de facteurs favorables : méga-commande de plus de 15.000 véhicules électriques, bons résultats trimestriels avec des perspectives confirmées et arbitrages boursiers en faveur de ce titre au détriment de Peugeot, pénalisé par son avertissement sur résultat.
Peugeot a d'ailleurs vu les analystes de Royal Bank of Scotland abaisser leur recommandation à "conserver" contre "achat" auparavant. Le titre perdait 3,40% à 16,32 euros.
Air France perdait 0,26% à 5,83 euros alors qu'une grève devrait perturber le trafic aérien pendant cinq jours en plein coeur du week-end de la Toussaint.