L'euro peinait à trouver une direction face au dollar vendredi, les cambistes reprenant leur souffle au lendemain d'un bond de près de 2,5% d'une monnaie unique galvanisée par le soulagement provoqué par le plan des dirigeants européens pour tenter de résorber la crise en zone euro.
Vers 13H00 GMT (15H00 à Paris), l'euro perdait un peu de terrain, à 1,4159 dollar contre 1,4187 dollar jeudi vers 21H00 GMT. Jeudi vers 18H05 GMT, la monnaie unique a atteint 1,4247 dollar, son niveau le plus élevé depuis le 6 septembre.
Face à la monnaie japonaise, il reculait également à 107,24 yens, contre 107,73 yens la veille.
La monnaie américaine restait faible face à la devise nippone, à 75,73 yens contre 75,94 yens la veille, après avoir touché jeudi un nouveau plus bas depuis la Seconde guerre mondiale à 75,66 yens.
"L'euro a effectué un rebond impressionnant" jeudi, observaient les analystes de Commerzbank.
Suite à l'annonce de l'adoption, après dix heures de négociations, d'un plan par les pays de la zone euro pour lutter contre la crise dans la région, l'euro a successivement passé jeudi le seuil de 1,41 dollar puis de 1,42 dollar, des niveaux qu'il n'avait plus connus depuis début septembre.
Les deux points principaux du plan sont une forte réduction de la dette de la Grèce à la suite d'un accord avec les banques qui ont finalement renoncé à 50% de leurs créances, ainsi que la mobilisation de 1.000 milliards d'euros pour empêcher la contagion, faisant plus que doubler la capacité du Fonds européen de stabilité financière (FESF).
Mais "les marchés pensent-ils vraiment que les décisions de la semaine apportent une solution définitive à la crise de la dette? Personne ne semble partager cette idée!", tempéraient les analystes de Commerzbank, ajoutant que la vigueur du rebond de jeudi s'expliquerait au moins en partie par un aspect technique: une frénésie d'achats pour combler des positions à découvert, qui pourrait s'essouffler très rapidement.
De plus, les incertitudes restaient élevées sur l'étendue et les termes de la contribution de la Chine au Fonds de secours.
En outre, "si les responsables européens sont parvenus à mettre en avant les aspects positifs du sommet de cette semaine, le chemin reste semé d'embûches", prévenait Jane Foley, analyste chez Rabobank.
Certaines banques européennes pourraient se trouver en position vulnérable du fait de leurs pertes liées à la dette grecque, et les craintes de contagion de la crise, notamment à l'Italie, n'ont toujours pas été complètement balayées, expliquait l'analyste.
Ravivant certaines inquiétudes du marché et pesant ainsi sur la monnaie unique, l'agence de notation financière Fitch a estimé vendredi que la décote de 50% demandée aux banques sur la dette grecque, si elle devient effective, constituera, selon ses critères, un évènement de crédit.
Vers 13H00 GMT, la livre britannique montait face à l'euro à 87,87 pence pour un euro, comme face au billet vert à 1,6112 dollar.
Le franc suisse se stabilisait face à l'euro à 1,2207 franc suisse pour un euro, et baissait face au billet vert à 0,8620 franc suisse pour un dollar.
L'once d'or a terminé à 1.735 dollars au fixing du matin contre 1.718 dollars jeudi soir, retrouvant des niveaux plus vus depuis un mois.
Le yuan chinois a fini à 6,3600 yuans pour un dollar contre 6,3602 yuans la veille.
Cours de vendredi Cours de jeudi 13H00 GMT 21H00 GMT
EUR/USD 1,4159 1,4187 EUR/JPY 107,24 107,73 EUR/CHF 1,2207 1,2200 EUR/GBP 0,8787 0,8812 USD/JPY 75,73 75,94 USD/CHF 0,8620 0,8599 GBP/USD 1,6112 1,6095