
Le chômage en Espagne est reparti à la hausse au troisième trimestre, à 21,52%, son plus haut niveau depuis 1996, un résultat catastrophique pour le gouvernement socialiste à trois semaines des élections législatives.
A la fin septembre, le nombre de sans-emploi en Espagne s'élevait à 4,978 millions, contre 4,83 millions à la fin juin (20,89%), a annoncé l'Institut national de la statistique.
Il s'agit du taux de chômage le plus haut en Espagne depuis le quatrième trimestre 1996, lorsqu'il avait atteint 21,6%.
La bataille pour l'emploi est au centre de la campagne pour les élections législatives du 20 novembre, alors que les chiffres record du chômage, mais aussi les mesures d'austérité adoptées face à la crise, ont valu aux socialistes, au pouvoir depuis 2004, de chuter dans les sondages face à la droite conservatrice.
Le chômage, actuellement le plus élevé de l'Union européenne et des pays de l'OCDE, reste le principal point noir dans le tableau économique du pays. La légère baisse enregistrée au deuxième trimestre ne s'est d'ailleurs pas confirmée au troisième, alors que la saison touristique est traditionnellement propice à l'emploi.
La tranche d'âge des 16-24 ans est particulièrement touchée, avec 45,8% de chômeurs, en légère baisse par rapport au trimestre précédent (46,1%), soit 917.900 chômeurs sur une population de 2.002.300 actifs.
Le nombre de foyers dont tous les membres sont au chômage augmente de 57.000, pour atteindre 1.425.000 foyers.
Parmi les 17 régions autonomes du pays, la plus touchée est l'Andalousie, dans le sud, avec 30,93% de chômeurs, la moins touchée la Navarre, dans le nord, avec 11,68% de chômeurs.
La ministre de l'Economie Elena Salgado a défendu vendredi l'action de son gouvernement en matière d'emploi.
"Ce que l'on nous dit, y compris dans les recommendations du Conseil européen, c'est que l'Espagne doit prendre des mesures qui puissent favoriser l'emploi et créer de l'emploi. Nous y travaillons, en poursuivant le processus de changements qui nous rend plus compétitifs et produit une économie génératrice d'emplois", a assuré la ministre sur la radio Cadena Ser.
Jeudi, la zone euro a encouragé l'Espagne à faire des efforts supplémentaires afin de réduire le "niveau inacceptable" du chômage dans le pays.
"Des mesures supplémentaires sont nécessaires pour augmenter la croissance de façon à réduire le niveau inacceptable du chômage", affirme une déclaration adoptée à l'issue d'un sommet des dirigeants de la zone euro à Bruxelles.
L'UE a souhaité que Madrid réforme son marché du travail "pour accroître la flexibilité au niveau des entreprises et de la main d'oeuvre". Le texte insiste aussi sur des réformes nécessaires "pour améliorer la compétitivité", notamment dans le secteur des services.
Le gouvernement avait revu en avril à la hausse ses prévisions pour 2011 en matière d'emploi, attendant désormais 19,8% de la population active au chômage contre 19,3% prévu auparavant. Mais ce chiffre paraît plus éloigné que jamais, à la lumière des statistiques du troisième trimestre.
Selon lui, le taux de chômage espagnol devrait ensuite diminuer progressivement pour atteindre 18,5% en 2012, puis 17,3% en 2013 et 16% en 2014.