Suez Environnement a averti que les difficultés rencontrées sur son chantier de Melbourne pour la construction d'une importante usine de dessalement d'eau de mer impacteraient négativement ses objectifs 2011 à hauteur de 80 millions d'euros pour le résultat brut d'exploitation et le cash flow libre et de 125 millions d'euros sur le résultat net part du groupe. Le numéro deux mondial des services à l'ENVIRONNEMENT visait auparavant une hausse d'au moins 10% de son résultat brut d'exploitation (RBE), à taux de change constants, et un résultat net part du groupe supérieur à 425 millions d'euros.
Sur 9 mois, Suez Environnement a réalisé un résultat brut d'exploitation de 1,845 milliard d'euros, en hausse 9,3% à changes constants pour un chiffre d'affaires de 10,978 milliards d'euros, en hausse de 8,3% à changes constants. Tous les segments du groupe était en croissance. La marge RBE a progressé de 16,7% à 16,8%. Les difficultés sur le contrat de Melbourne ont pesé sur le RBE à hauteur de 80 millions d'euros.
Le conseil d'Administration proposera le maintien du dividende à 0,65 euro par action au titre de 2011.
AOF - EN SAVOIR PLUS
Les points forts de la valeur
- Suez Environnement est le numéro deux mondial des services à l'environnement ;
- Le groupe bénéficie de trois grands moteurs de croissance : l'accroissement de la population mondiale et de l'urbanisation, la nécessité de gérer les impacts sur l'environnement, et enfin le renforcement des réglementations ;
- La grande part du chiffre d'affaires réalisée auprès des collectivités locales ou des Etats à travers des contrats à long-terme confère au groupe une bonne visibilité sur son activité ;
- Le modèle de gestion déléguée qui est celui de Suez Environnement (et de Veolia) devrait fortement se développer, les opérateurs privés fournissant en eau moins de 10% de la population mondiale (contre 65% en France). Ce modèle est moins coûteux pour les clients que celui de la régie ;
- Au contraire de son concurrent Veolia, l'entreprise n'a pas mené de coûteuses acquisitions en haut de cycle, et se trouve donc moins fragilisée ;
- Le groupe bénéficie d'une situation capitalistique stable avec un actionnaire de référence, GDF Suez, qui détient 35% du capital.
Les points faibles de la valeur
- Les investisseurs boudent toujours le secteur, inquiets notamment de la pression tarifaire des autorités publiques en Europe et des conséquences règlementaires de Fukushima ;
- La crise a mis en évidence la forte exposition d'une partie des activités de Suez Environnement aux cycles économiques alors que le groupe a longtemps été perçu comme défensif ;
- Le ralentissement économique a particulièrement touché les activités déchets liées aux clients industriels et commerciaux, à caractère cyclique ;
- Dans un contexte de reprise molle dans la zone euro, où le groupe réalise encore l'essentiel de son activité, la visibilité reste faible, notamment sur les activités propretés.
Comment suivre la valeur
- La valeur reste considérée comme défensive ;
- Les activités liées à l'eau et à la propreté sont fortement consommatrices de capitaux. Les sociétés comme Suez Environnement, qui appartiennent au secteur dit des « utilities », ont traditionnellement un niveau d'endettement élevé et sont en ce sens dépendantes des taux d'intérêt ;
- La décote de Suez Environnement sur Veolia n'est pas réellement justifiée, selon les analystes, même si Veolia peut prétendre à une prime de leader du secteur ;
- Depuis juillet 2011, et conformément au pacte d'actionnaires (qui dure jusqu'en juillet 2013), chaque partenaire du pacte a la liberté de céder ses titres en respectant l'ordre de préemption (aux actionnaires hors GDF, puis GDF puis Suez Environnement). Un renforcement de GDF Suez dans Suez Environnement, qui pose par ailleurs comme préalable la volonté d'un autre actionnaire de se désengager, est peu probable selon les analystes.
LE SECTEUR DE LA VALEUR
Services aux collectivités
Les réorientations stratégiques sont à l'oeuvre parmi les énergéticiens allemands, lourdement impactés par l'arrêt des réacteurs nucléaires. En y ajoutant la taxe sur le nucléaire introduite le 1er janvier, E.ON estime que ses comptes ont été pénalisés de 1,9 MdEUR au premier semestre. L'impact sur les comptes de RWE s'est élevé à 900 MEUR. E.ON a publié la première perte nette trimestrielle de son histoire, à hauteur de 1,4 MdEUR. Le groupe a annoncé des restructurations qui pourraient concerner jusqu'à 11 000 personnes sur un total de 79000. Comme son concurrent RWE, il a d- réviser à la baisse ses prévisions pour 2011. RWE a, lui, enregistré une perte de 229 MEUR au deuxième trimestre. Pour assainir sa structure financière, le groupe souhaite lever 2,5 MdEUR de capital. Il désire également renforcer son programme de cessions et entend désormais se séparer d'actifs d'un montant total de 11 MdEUR, soit 3 MdEUR de plus que prévu.