
Le trafic sur le réseau Air France va être perturbé à partir de samedi, en pleines vacances de la Toussaint, en raison d'une grève des hôtesses et stewards, mais la compagnie prévoit d'assurer 80% de ses vols, sans exclure des "annulations à chaud" supplémentaires.
La compagnie a expliqué jeudi "s'organiser au mieux pour ajuster son programme de vol alors qu'une forte incertitude subsiste quant au niveau de participation des PNC (personnel navigant commercial) à ce mouvement, ceux-ci n'étant pas obligés de prévenir la compagnie de leurs intentions".
"Des retards et des annulations à chaud, c'est-à-dire le jour du départ, sont à prévoir", prévient Air France.
Avant de se rendre à l'aéroport, les passagers sont invités à vérifier sur le site d'Air France (rubrique actualités) les prévisions de trafic mises à jour ou en envoyant un SMS au 6-3654 avec leur numéro de vol.
Les billets peuvent aussi être modifiés ou échangés sans frais.
Opposés à des réductions d'équipage sur certains vols, six syndicats d'hôtesses et stewards sur 7 appellent à la grève de samedi 30 octobre au mercredi 2 novembre inclus.
Au total, l'ensemble des syndicats appelant à la grève (Unsa, SNPNC-FO, CGT, CFTC, SUD, CFDT) représente plus de 70% des voix aux dernières élections professionnelles en mars.

"A quelques heures du début de ce mouvement de grève", la direction d'Air France "en appelle à la responsabilité individuelle de chaque hôtesse et steward pour assurer sa mission". Jean-Cyril Spinetta, qui a repris la tête du groupe Air France/KLM il y a une semaine, devrait aussi leur adresser un message en interne.
Suite au dépôt des préavis il y a quinze jours, plusieurs journées de négociations ont abouti lundi soir à un relevé de conclusions avec les propositions finales de la direction.
Cette dernière a accepté de suspendre un nouveau système d'évaluation des PNC par leur chef de cabine, d'élargir la liste des destinations court et moyen-courriers pour lesquelles l'équipe à bord des Airbus A319 seraient maintenus à 4 et s'est engagée à modifier les aménagements d'une nouvelle version des Boeing 777-200 qui pose problème.
Le premier syndicat de PNC, l'Unac (CFE-CGC), a levé mardi son préavis, mais pas l'Unsa et le SNPNC-FO, les deux autres syndicats représentatifs.
Les syndicats appellent à la grève estiment que la direction leur demande d'offrir la même qualité de service et de sécurité avec moins de personnel à bord.
"C'est vrai qu'on demande aux PNC d'être 3 là où ils étaient 4 jusqu'à maintenant, mais cela s'accompagne d'une simplification du service à bord", a expliqué à l'AFP Alain Bernard, directeur général adjoint des PNC.
"Nous ne comprenons pas que des syndicats aient décidé d'aller jusqu'au conflit et de mener ce bras de fer", a déclaré le dirigeant "alors même que le contexte est difficile et incertain et que des assurances leur ont été données".
En plus des conditions de travail à bord, la question de l'emploi est au coeur du conflit.
En 2009/2010, "Air France a traversé une crise très dure et nous n'avons jamais remis en question l'emploi des PNC, malgré un sureffectif au plus fort de la crise", a souligné Alain Bernard.
Les PNC (15.000 salariés) ont été épargnés par le dernier plan de départs volontaires lancé en 2009/2010 et la direction a écarté jeudi "tout projet de plan social", mettant même en avant une reprise des embauches en 2011.
Ce conflit survient alors qu'Air France a replongé dans le rouge au premier trimestre 2011/2012 (- 200 millions de pertes) et tente de trouver des sources d'économies pour améliorer sa compétitivité.