Le SNU, syndicat majoritaire à Pôle emploi, a appelé jeudi les agents à se mettre en grève le 14 novembre pour dénoncer une "dégradation des services rendus" et un manque d'effectifs, au lendemain de la publication de chiffres du chômage en nette hausse.
"La grève est annoncée le 14 novembre. On n'exclut pas la possibilité d'une reconduction dès le lendemain ou les jours qui suivent", a indiqué à l'AFP Colette Pronost, secrétaire générale du SNU-Pôle emploi, alors que le nombre de chômeurs a atteint un niveau jamais vu depuis près de douze ans, avec 2,780 millions de personnes.
Il y a "une dégradation des services rendus. Il y a une augmentation encore des chiffres du chômage, donc ça veut dire qu'on va avoir toujours une augmentation du public à recevoir", a expliqué la responsable, en dénonçant des "effectifs insuffisants".
Dans un communiqué, le syndicat a souligné qu'avec la hausse du chômage "ce sont les agentes et les agents de Pôle emploi qui se retrouvent pris comme entre marteau et enclume entre la demande du public, la baisse d'effectifs formés et expérimentés, le manque de moyens (...) et les injonctions gestionnaires".
Selon le SNU, rattaché à la FSU, "il est impossible de poursuivre ainsi" et un "plan d'urgence doit être établi" car "la crise économique est profonde et sera durable".
Le syndicat a également dénoncé une augmentation des agressions et appelé les agents à faire grève "pour stopper la mise en danger des personnels et des usagers".
Le 17 octobre, un quadragénaire au chômage a retenu en otage deux responsables d'une agence parisienne pendant plusieurs heures avant de se rendre.
Une semaine après, un demandeur d'emploi a menacé de se suicider dans une agence de Seine-Saint-Denis, avant d'être interpellé par la police.
Selon Pôle emploi, quelque 5.500 agressions ont été recensées l'an dernier.
Les autres syndicats de Pôle emploi ne se sont pas associés à cet appel à la grève pour le moment, a précisé Mme Pronost.