La révision de la prévision de croissance de la France pour 2012 est "prématurée" avant le sommet présenté comme décisif pour la crise de la dette en zone euro prévu mercredi à Bruxelles, a estimé mardi sur RTL la ministre du Budget Valérie Pécresse.
"La révision de la croissance est prématurée avant le sommet de mercredi", a affirmé Mme Pécresse, également porte-parole du gouvernement. "Elle est prématurée parce que nous sommes dans une période de turbulences et que, dans cette période de turbulences, nous avons une très faible visibilité sur les perspectives de croissance de l'année prochaine".
"Le sommet de mercredi est de nature à clarifier l'horizon. Il est évident que les perspectives de croissance de la France ne seront pas les mêmes selon que le sommet est une réussite, ou selon qu'il échoue", a souligné la ministre, alors que la pression monte sur le gouvernement pour qu'il abaisse sa prévision de 1,75%.
Pour cette raison, "nous donnons aujourd'hui (...) la priorité à la réussite de ce sommet. Le président de la République (Nicolas Sarkozy), le ministre des Finances François Baroin, mettent toute leur énergie à la réussite de ce sommet", a-t-elle poursuivi.
En réponse au président de la commission des Finances, Jérôme Cahuzac (PS), qui l'a interpellée lundi soir à l'Assemblée nationale sur "la sincérité" du budget 2012, Mme Pécresse a indiqué: "Ce budget est un acquis décisif sur le chemin du désendettement".
"C'est un budget qui est en réduction du déficit de 15 milliards d'euros, c'est une étape. C'est une étape décisive", a-t-elle affirmé. "Après le sommet européen, s'il faut réviser la croissance au vu de la situation de l'Europe, au vu de la situation des banques, au vu de la situation de la zone euro, nous le ferons".
"Il faut que nous agissions avec lucidité et sincérité, mais il faut aussi que nous agissions avec sang-froid", a souligné la ministre.
"Nous sommes très vigilants sur les indicateurs économiques (...) mais une variable clef sera vraiment la réussite du sommet de mercredi".