Un Conseil d'administration exceptionnel de Pôle emploi s'est tenu mardi avec la participation du ministre du Travail, Xavier Bertrand, en vue de finaliser d'ici fin novembre une nouvelle convention fixant la feuille de route de l'opérateur pour les trois prochaines années.
Les débats pour la nouvelle Convention 2012-2014 ont lieu dans un contexte de dégradation du climat à Pôle emploi, marqué par des agressions et une prise d'otages le 17 octobre dans une agence parisienne. La direction a annoncé une grande consultation interne sur la sécurité de ses agents.
Signée en avril 2009, quatre mois après la naissance de Pôle emploi par la fusion de l'ANPE et des Assedic, la première convention tripartite (Etat-Unedic-Pôle emploi) vient à échéance le 31 décembre 2011. Elle fixait comme objectif la réussite de la fusion et l'amélioration de l'offre de service de l'opérateur.
La nouvelle convention devrait être finalisée d'ici fin novembre, a indiqué à l'AFP Gaby Bonnand, qui participait au nom de la CFDT à cette réunion. M. Bonnand est par ailleurs président de l'Unedic.
Après ce première contact, le gouvernement va présenter dans quinze jours la première mouture de la nouvelle convention qui sera soumise au débat pendant une quinzaine de jours, a précisé Mourad Rabhi (CGT).
M. Rabhi a regretté auprès de l'AFP "l'absence de tout vrai bilan de la précédente convention", que la CGT avait refusé de signer.
Selon lui, "la dégradation du climat à Pôle emploi est en partie due à l'évolution de son offre de service". Ainsi, "la dématérialisation, la segmentation, le fait que les demandeurs d'emploi sont moins reçus physiquement par les agents" et que les contacts se limitent et plus en plus au téléphone et à l'internet "posent problème".
De son côté, M. Bonnand a estimé que la nouvelle convention doit permettre "une individualisation de l'accompagnement" des chômeurs, certains ayant plus de difficulté à trouver un emploi. Il faut donc "personnaliser" et "donner plus de souplesse et de marge aux conseillers" de Pôle emploi.
Au lieu d'avoir une approche liée à la "modélisation" - à travers des dispositifs comme le suivi mensuel personnalisé de tous les chômeurs- il faudrait une approche liée aux "résultats" pour une "réinsertion durable dans l'emploi", a estimé le responsable cédetiste.