En cas d'accord mercredi à Bruxelles sur une décote importante de la dette grecque, le Premier ministre grec pourrait chercher à la faire ensuite approuver au parlement par une majorité "élargie", dépassant le seul Pasok, a indiqué le ministre grec des Finances mardi.
Tout accord devrait être approuvé par le parlement grec avec "une majorité élargie si possible", a affirmé le ministre grec des Finances Evangélos Vénizélos, cité mardi dans un communiqué.
Le parti socialiste au pouvoir, le Pasok, possède actuellement 153 sièges sur les 300 du parlement grec. Selon la constitution, une majorité élargie requiert 180 voix.
Interrogé sur ce sujet à Bruxelles où il se trouve depuis samedi, le ministre des Finances a indiqué "avoir informé les partis d'opposition grecs du cadre des négociations sur la réduction de dette, les questions posées, les priorités et les risques" d'une décote, selon ce texte.
"Il est clair que de telles questions doivent être envisagées avec une grande responsabilité et par conséquent doivent être approuvées au parlement, si possible, avec une majorité élargie, non pas parce que cela est légalement prévu mais parce qu'il s'agit d'une question politique et nationale", a souligné M. Vénizélos.
Néanmoins mardi, une source gouvernementale a exclu auprès de l'AFP la possibilité d'élections anticipées. "C'est exclu, il y a une majorité au parlement", a dit cette source, en réponse aux spéculations dans la presse grecque mardi sur la possibilité d'élections anticipées.
Or jusqu'à présent, en dépit des pressions des pays créanciers sur l'opposition pour former un accord de gouvernement, le Premier ministre socialiste s'est heurté à l'intransigeance des leaders des autres partis, en particulier de celui du principal parti d'opposition, Nouvelle-Démocratie (droite) qui refuse tout soutien, tout en montant dans les sondages.
Sans se prononcer, le Premier ministre socialiste, Georges Papandréou, revenu pour la journée à Athènes afin d'informer le président Carolos Papoulias de l'avancée des négociations sur la stabilisation de la dette grecque, a appelé mardi une nouvelle fois au "sang-froid" et à "l'unité" de tous les partis grecs.
"Nous menons une bataille dure et difficile" pour alléger la dette, a-t-il dit. "J'espère que demain nous aurons des conclusions pour pouvoir tourner la page et progresser en tant que pays et en tant qu'Europe", a ajouté le Premier ministre, qui devait repartir en début d'après-midi à Bruxelles.
Mardi, la presse grecque spéculait sur un "effacement de 100 milliards d'euros de la dette sur fond d'élections" (Ta Nea) tandis qu'Ethnos (centre-gauche) pariait sur un vote à 180 voix "en novembre" pour adopter un éventuel nouvel accord sur la dette.
Kathimérini (libéral) titrait "Importante décote et 180 voix".
La dette s'élève actuellement à plus de 350 milliards d'euros, soit environ 160% du PIB grec.
Les gouvernements de la zone euro se sont mis d'accord dimanche pour demander une importante décote, c'est-à-dire une perte, aux banquiers qui possèdent des titres d'obligations grecques. La procédure, si elle est acceptée par les banquiers, permettrait d'éviter un défaut de paiement désordonné du pays.