Le gouvernement français doit réviser à la baisse "dans les délais les plus rapprochés possibles" ses hypothèses de croissance, a déclaré lundi sur Public Sénat le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud, estimant qu'il en va de "sa crédibilité".
Actuellement, le gouvernement table sur une croissance de 1,75% en 2012. "Il n'est pas raisonnable d'en rester à cette hypothèse de croissance", a-t-il ajouté, alors qu'une révision à la baisse semble inéluctable.
Mais le gouvernement attend de voir l'issue des prochains rendez-vous internationaux sur la crise de la dette, qui sont, selon le gouvernement "de nature à éclaircir l'horizon économique et (à) permettre de mieux appréhender le niveau de la croissance de 2012".
Sur les finances publiques, "il y a un certain nombre de mesures qui ont été prises mais qui ne sont pas suffisantes", a-t-il jugé, estimant qu'"il faut agir sur la dépense et également sur les recettes".
"La Cour ne propose pas une réduction de la dépense publique, nous disons qu'il faut ralentir l'augmentation de la dépense", a-t-il précisé.
"Nous croyons qu'il y a de vrai marges de manoeuvre sur les niches fiscales comme sur les niches sociales", a-t-il ajouté, qualifiant notamment le déficit de la Sécurité sociale de "véritable poison".