EDF a fait lundi une nouvelle proposition aux actionnaires italiens d'Edison, lors d'une réunion visant à trouver un accord sur l'avenir du groupe italien d'énergie dont le géant français de l'électricité veut prendre le contrôle, a-t-il annoncé dans un communiqué.
EDF propose de s'engager à racheter dans trois ans les actions Edison détenues par les Italiens ainsi que d'échanger des actifs, une proposition que le français a présenté, lors d'une rencontre à Milan, à ses partenaires qui n'avaient pas encore réagi en début d'après-midi.
EDF, qui détient directement ou indirectement 49,9% d'Edison, cherche à prendre la majorité du capital mais les négociations durent depuis de longs mois, notamment en raison de réticences politiques côté italien.
Edison est contrôlé à 61,3% par Transalpina di Energia, une coentreprise à 50-50 entre EDF et Delmi, la société rassemblant les actionnaires italiens menés par le groupe A2A. Outre sa participation via cette holding, EDF détient par ailleurs directement 19,3% d'Edison.
Selon les termes de sa proposition, EDF rachèterait dans trois ans les titres Edison détenus par Delmi à un prix "qui serait déterminé à partir d'un multiple d'ebitda (résultat brut d'exploitation, ndlr) d'un échantillon de sociétés cotées comparables".
EDF propose également d'échanger une participation de 30% détenue par A2A et Iren, qui est également actionnaire d'Edison, dans le producteur d'électricité Edipower (dont Edison détient déjà 50%), contre 100% du capital d'Edens, la filiale d'Edison spécialisée dans les énergies renouvelables.
A2A et Iren disposeraient également d'une OPTION pour racheter dans 3 ans la centrale hydroélectrique de Mese (nord de l'Italie) "à une valeur de marché".
"Cette restructuration s'inscrirait dans la définition d'un nouveau projet industriel pour Edison" - qui a fini l'année 2010 et le premier semestre 2011 dans le rouge - "prévoyant une gouvernance simplifiée et donnant le contrôle majoritaire à EDF", souligne EDF.
Le but du groupe français est donc de "renforcer la position de numéro 2" d'Edison dans la production d'électricité en Italie en lui donnant le contrôle d'Edipower et de "faire d'Edison la plateforme de développement du groupe EDF dans l'amont gazier".
Si sa proposition est acceptée, EDF fera "une demande d'exemption de lancement d'une offre publique obligatoire sur le reste du capital d'Edison".
Cette volonté d'EDF d'être exempté d'OPA faisait chuter le titre Edison de 6,70% à 0,877 euro vers 11H45 GMT, dans un marché en baisse de 1,16%. A2A cédait de son côté 3,44% à 0,9685 euro.
Afin de lever les réticences italiennes, EDF affiche en outre sa volonté de "préserver l'identité italienne d'Edison au travers du maintien de son siège et de sa cotation à Milan et d'une forte base actionnariale italienne".
Les négociations entre EDF et ses partenaires durent depuis de long mois.
L'échéance de ces négociations, initialement fixée au 15 mars puis au 15 septembre, a été repoussée au 31 octobre, une date à laquelle, si aucun accord n'est trouvé, les actions Edison détenues par Transalpina di Energia seront cédées lors d'une mise aux enchères.
EDF et ses partenaires étaient parvenus initialement à un projet d'accord en mars mais le ministre de l'Economie Giulio Tremonti avait bloqué sa conclusion afin de défendre l'"italianité" d'Edison, après la controverse suscitée dans la péninsule par le rachat de Parmalat par Lactalis.