La Bourse de Paris accentuait son repli jeudi en milieu d'après-midi (-1,46%) dans un marché très nerveux, à trois jours du sommet de Bruxelles et inquiet des divergences persistantes entre Européens pour venir en aide à la zone euro.
A 15H50 (13H50 GMT), l'indice vedette cédait 46,45 points pour s'inscrire à 3.111,08 points dans un volume d'échanges de 1,87 milliard d'euros.
Avant ce sommet jugé crucial pour l'avenir de la zone euro, le marché bruisse de multiples rumeurs et informations qui rythment l'évolution du CAC 40.
Ainsi, une information en milieu d'après-midi venant du site internet du Welt selon laquelle le Sommet pourrait être reporté, a fait baisser nettement le marché.
Cette information non vérifiée a accentué les doutes des investisseurs sur la capacité de l'Europe à adopter une position commune, a souligné Dov Adjed, vendeur d'actions chez Aurel.
Depuis le début de la semaine, les négociations vont bon train pour préparer ce sommet et mercredi soir une réunion entre hauts dirigeants a eu lieu. Les Européens semblent avoir du mal à s'entendre, notamment sur le renforcement du fonds de secours européen (FESF).
Le ministère allemand des Finances a reconnu jeudi qu'il restait des différends à régler sur le rôle du fonds d'aide à l'euro et que l'introduction d'un mécanisme de levier n'était "pas certain du tout" à ce stade, dans un document obtenu par l'AFP.
La Commission européenne a exhorté jeudi au compromis en Europe. Avant ce rendez-vous qualifié de "crucial", le chef de l'exécutif communautaire José Manuel Barroso a appelé toutes les capitales au "compromis" pour aboutir à des décisions "résolues" et "immédiates".
Les yeux rivés sur l'Europe, les investisseurs ont fait peu cas des dernières statistiques américaines. Ils n'ont notamment pas profité de l'annonce d'une baisse des nouvelles inscriptions au chômage entamée aux Etats-Unis à la mi-septembre.
Les bancaires, baromètres de la confiance du marché et qui résistaient dans la matinée, ont perdu du terrain dès que la rumeur sur un éventuel report du sommet a circulé dans les salles de marché.
BNP Paribas cédait 4,64% à 30,33 euros, Société Générale (-6,45% à 18,2 euros), Crédit Agricole (-4,43% à 4,76 euros).
Parmi les valeurs qui se distinguent on note Schneider (-7,36% à 41,33 euros) le marché sanctionnant l'annonce d'une révision à la baisse de sa prévision de marge opérationnelle pour 2011.
EDF qui pourrait être obligé de rembourser 1,2 milliard d'euros à l'Etat français si la décision prise précédemment par Bruxelles était annulée, cédait 4,70% à 21,75 euros.
Carrefour gagnait 1,76% à 17,31 euros alors que l'éventualité d'un prochain départ de l'actuel PDG du distributeur Lars Olofsson, se renforce. Le fonds d'investissement américain Knight Vinke a appelé à son débarquement le jugeant premier responsable des mauvaises performances du groupe dans une "lettre ouverte" publiée par le Monde.
Pernod Ricard était en hausse de 2,37% à 66,13 euros après des résultats jugés satisfaisants par le marché.