
Le quotidien Financial Times Deutschland annonce mercredi que le ministre des Finances allemand Wolfgang Schäuble a évoqué le chiffre de 1.000 milliards d'euros pour la capacité de prêt élargie du mécanisme d'aide aux pays européens en détresse, le FESF.
Selon le journal, M. Schäuble aurait lancé ce chiffre lors d'une réunion avec des députés de la majorité conservatrice (CDU/CSU).
Le porte-parole du ministre Martin Kotthaus a toutefois assuré lors d'une conférence de presse que le ministre n'avait "jamais évoqué de chiffre se rapportant concrètement au FESF".
Tout au plus le ministre a-t-il nommé un chiffre choisi au hasard pour illustrer "à titre d'exemple" l'effet de levier dont il est prévu de doter le fonds de secours européen, selon son porte-parole.
Mardi, un article du quotidien britannique The Guardian évoquant lui la somme de 2.000 milliards d'euros avait fait bondir les Bourses américaines.
Les Européens négocient actuellement sur des moyens techniques destinés à augmenter la capacité de prêt du FESF, actuellement 440 milliards d'euros, par "effet de levier", sans que les Etats ne doivent augmenter leur contribution: il s'agirait de "rouler plus loin avec l'essence que nous avons dans le réservoir", a expliqué M. Kotthaus.
La contribution de l'Allemagne ne dépassera ainsi "pas d'une goutte" la somme déjà définie de 211 milliards d'euros, "c'est une claire limite", a dit le porte-parole de M. Schäuble. L'Allemagne est le plus contributeur au mécanisme.
Une voie actuellement en discussion permettrait au FESF de garantir en partie les émissions obligataires de pays en difficulté. L'idée est qu'avec une telle caution, même partielle, les investisseurs seraient plus confiants et exigeraient des taux d'intérêt moins élevés, par exemple à l'Italie ou à l'Espagne.
Les partis au pouvoir en Allemagne, les conservateurs de la CDU/CSU et les libéraux du FDP, ont selon des informations officieuses l'intention de convoquer dès jeudi des sessions extraordinaires de leurs députés.
Le but est de valider ces modifications techniques du FESF avant un sommet européen dimanche, dont les marchés attendent une initiative décisive contre la crise de la dette.