La Bourse de New York a terminé mardi sur une forte hausse, propulsée par un article du journal The Guardian affirmant que Berlin et Paris ont trouvé un accord pour recapitaliser les banques européennes et nettement renforcer le FESF: le Dow Jones a pris 1,58% et le Nasdaq 1,63%.
Selon les chiffres définitifs à la clôture, le Dow Jones Industrial Average a gagné 180,05 points à 11.577,05 points et le Nasdaq, à dominante technologique, 42,51 points à 2.657,43 points.
L'indice élargi Standard & Poor's 500 a gagné 2,04% (24,52 points) à 1.225,38 points.
Selon le quotidien britannique, qui cite des diplomates européens non identifiés, le couple franco-allemand s'est entendu sur un plan devant mettre un terme à la crise de la dette en portant la capacité du Fonds européen de stabilité financière (FESF) à 2.000 milliards d'euros, contre 440 millions actuellement.
Ce plan, qui prévoit une enveloppe de 100 milliards d'euros pour recapitaliser 60 à 70 banques, sera ratifié lors du sommet de l'Union européenne dimanche à Bruxelles, écrit le Guardian, citant des sources diplomatiques.
Dès la mise en ligne de l'article, Wall Street a fait un bond.
"S'il y a des indications que les Français et les Allemands se rapprochent d'une décision commune - ou du moins d'une position commune alors que les marchés étaient inquiets ces deux derniers jours qu'il y ait une fracture entre ces deux pays - alors c'est rassurant", a commenté Gregori Volokhine, de Meeschaert Capital Market.
Le stratège financier a toutefois émis des doutes sur le contenu de l'article, expliquant que "la question n'est pas de décider de la taille (du FESF), mais de voir comment arriver" à le renforcer de telle sorte qu'il puisse venir en aide à des pays de taille moyenne comme l'Espagne et l'Italie.
Par ailleurs, il a expliqué que les valeurs technologiques avaient également progressé en fin de séance en vue de la publication des résultats d'Apple.
La marque californienne a publié un bénéfice net annuel en hausse de 85% à 25,22 milliards de dollars, mais restant toutefois inférieur aux attentes.
Wall Street avait ouvert en baisse, avant de passer dans le vert après la publication de l'indice NAHB Housing Market, qui mesure le moral des professionnels de l'immobilier. Cette statistique s'est avérée bien supérieure aux attentes des analystes.
Cela démontre que "les consommateurs pensent plus en ce moment à l'immobilier qu'au coût de l'endettement", a résumé Lindsey Piegza, de FTN Financial.
"C'est le meilleur chiffre depuis juin 2010: on est face à tellement peu d'attentes et à un marché tellement déprimé que chaque bonne nouvelle peut vraiment avoir de l'impact", a noté M. Volokhine.
Avant même l'article du Guardian, les valeurs financières se portaient particulièrement bien, tirant le reste de la place new-yorkaise.
Goldman Sachs a bondi de 5,52% à 102,25 dollars. La banque d'affaires américaine a pourtant annoncé mardi être passée dans le rouge au troisième trimestre avec une perte nette de 428 millions de dollars. Ce résultat est bien inférieur aux attentes, mais compte tenu de l'ENVIRONNEMENT économique mondial, il était jugé favorablement.
Bank of America s'est envolée de 10,12% à 6,64 dollars après avoir annoncé qu'elle était repassée dans le vert au troisième trimestre avec un bénéfice net de 5,88 milliards de dollars.
Morgan Stanley a gagné 9,05% (16,63 dollars), JPMorgan Chase 5,90% (32,87 dollars) et Citigroup 6,98% (29,88 dollars).
Poids lourd de l'indice Dow Jones, le fabricant d'ordinateur IBM a abandonné 4,12% à 178,90 dollars, les investisseurs empochant des bénéfices car ayant anticipé les bons résultats du géant américain de l'informatique qui a publié un bénéfice net meilleur qu'attendu.
Le marché obligataire a fini sans direction. Le rendement du bon du Trésor à 10 ans a reculé à 2,151% contre 2,155% lundi soir et celui à 30 ans a grimpé à 3,157% contre 3,136%.