La Bourse de Paris a terminé sur un recul mardi (-0,79%), mais a limité ses pertes en fin de journée, grâce à la remontée de Wall Street qui l'a aidée à amortir l'impact de l'avertissement lancé par Moody's sur la note souveraine de la France
Après une séance en yo-yo, le CAC 40 a lâché 24,96 points et s'est inscrit à 3.141,1 points dans un volume d'échanges de 2,183 milliards d'euros. En matinée l'indice parisien perdait jusqu'à près de 2,5%.
"Le marché a réussi à réduire ses pertes en fin de journée grâce à la bonne orientation de Wall Street", a expliqué Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
Mais, hormis cet élément positif, le marché a broyé du noir toute la journée. Dès son ouverture, deux mauvaises nouvelles ont pesé sur la tendance: l'annonce de Moody's sur la France et le ralentissement de la croissance chinoise.
Lundi l'agence financière a donné un premier coup de canif à la sacro-sainte note de triple A de la France en annonçant qu'elle se donnait trois mois pour déterminer si sa perspective "stable" était toujours justifiée au vu de la dégradation de la situation économique.
La publication d'indicateurs économiques venant de Chine (la croissance a ralenti à 9,1% au troisième trimestre) ont aussi pesé sur le marché.
"Moody's a jeté de l'huile sur le feu dans un marché déjà très fragilisé par les problèmes de dettes", a souligné Renaud Murail, analyste chez Barclays Bourse.
Le regain de confiance que l'on avait constaté depuis une dizaine de jours est en train de s'essouffler, a-t-il poursuivi. "Maintenant, la question est de savoir s'il s'agit d'une pause après un rebond de 15% ou d'un véritable changement de direction du marché", a-t-il souligné.
Du côté des valeurs, le secteur bancaire a pris de plein fouet l'annonce de Moody's. Regorgeant d'obligations d'Etat, les banques seraient en effet les premières touchées par une dégradation de la note de la France, a expliqué M. Marçais: Société Générale lâchait 4,99% à 19,24 euros, BNP Paribas 3,59% à 29,93 euros, et Crédit Agricole 3,26% à 4,91 euros.
Hors CAC 40, Dexia --qui a chuté de plus de 15% dans la matinée-- se reprenait (+4,5% à 0,60 euros) à la faveur d'un intérêt exprimé par la banque qatari QNB qui est entrée en négociations pour prendre une participation majoritaire au capital de la banque turque DenizBank, filiale de Dexia.
Soitec s'est distingué à la baisse, cédant 18,58% à 3,73 euros après avoir lancé un avertissement sur ses résultats avec l'annonce d'une perte au premier semestre.
A contre-courant de la tendance, Michelin (+2,78% à 50,65 euros) profitait d'un relèvement de recommandation de JP Morgan et Danone (+2,20% à 46,39 euros) était soutenu par de bons résultats trimestriels et la perspective de la vente de sa division eau.