La Bourse de Paris devrait ouvrir en baisse mardi au lendemain de l'avertissement lancé par Moody's Investors Service sur la note souveraine de la France, dans un marché qui ne croit plus à une prochaine sortie de crise en Europe.
Une quarantaine de minutes avant l'ouverture, le contrat à terme sur le CAC 40 cédait 1,00%.
Lundi, Paris a perdu 1,61% et, à Wall Street, le Dow Jones a reculé de 2,13% et le Nasdaq de 1,98%.
La menace de Moody's sur la France, qui ravive les craintes de contagion de la crise à l'ensemble de l'Union monétaire, devrait peser sur la tendance.
L'agence d'évaluation financière se donne trois mois pour déterminer si la perspective "stable" de la note Aaa (la meilleure possible) de la France est toujours justifiée au vu de la dégradation de la situation économique.
Le ministre de l'Economie François Baroin a assuré que Paris mettrait "tout en oeuvre" pour conserver sa précieuse note, qui lui permet d'emprunter aux meilleures conditions possibles sur les marchés. Mais il a admis que la croissance 2012 du pays pourrait être inférieure aux prévisions officielles.
Le marché parisien devrait encore être affecté par les propos de dirigeants allemands qui ont écarté la veille toute sortie rapide à la crise.
La déception des investisseurs est "à la hauteur des espoirs mis dans les annonces des prochains sommets" européen du 23 octobre et du G20 des 3 et 4 novembre, soulignent les analystes de Natixis.
Les opérateurs craignent que les décisions prises ne soient "au final trop timides par rapport aux enjeux", ajoutent-ils.
Enfin, le scénario de ralentissement économique mondial, étayé par les derniers chiffres en provenance de Chine, reste un facteur de tensions.
La croissance chinoise a ralenti à 9,1% au troisième trimestre alors que ses exportateurs commencent à ressentir la crise en Europe et aux Etats-Unis.
Les investisseurs suivront cette séance la publication du baromètre ZEW sur la confiance des milieux financiers allemands et les prix à la production en septembre aux Etats-Unis.
Les nombreuses publications de résultats d'entreprises devraient continuer à intéresser le marché même si ce dernier reste focalisé sur la question des dettes souveraines européennes.
VALEURS A SUIVRE
LVMH a dégagé des ventes en hausse de 17,6% à 6,01 milliards d'euros au troisième trimestre, qui permettent au numéro un mondial du luxe d'afficher sa confiance pour le reste de l'année en dépit des turbulences financières.
DANONE a enregistré une hausse de 10,5% de son chiffre d'affaires au troisième trimestre à 4,8 milliards d'euros et confirmé ses objectifs pour 2011.
DEXIA: l'Assemblée nationale a approuvé, après un débat mené sur les chapeaux de roue, les garanties apportées par l'Etat français au processus de démantèlement de la banque franco-belge.
AIR FRANCE-KLM: la direction du premier groupe d'aviation européen a été remaniée et son patron limogé, au vu des mauvais résultats de la société.
MEDICA (hébergement médicalisé des personnes âgées) a enregistré un chiffre d'affaires en progression de 18,4% au troisième trimestre.
MERCIALYS, la filiale foncière de Casino, a vu ses revenus locatifs croître de 6,3% sur la même période.
ARCHOS (électronique grand public) a doublé son chiffre d'affaires, notamment grâce au succès de ses tablettes en Asie.
EDENRED a confirmé son objectif de résultat d'exploitation courant annuel compris entre "340 et 360 millions d'euros", lors de la publication d'un chiffre d'affaires en hausse de 8,6% sur neuf mois.
ECONOCOM (informatique des grandes entreprises) a relevé son objectif de chiffre d'affaires annuel qui dépassera 1,4 milliard d'euros.
GUYENNE ET GASCOGNE a annoncé des ventes hors carburants en baisse de 1,3% à 127,7 millions d'euros au troisième trimestre.