(AOF / Funds) - "Les fonds souverains du monde entier doivent adopter des stratégies d'investissement de plus long terme afin d'exploiter pleinement leur capacité à construire un système économique durable et à proposer des réponses aux multiples défis démographiques, climatiques et financiers auxquels nous devrons faire face dans les décennies à venir. Afin d'envisager des approches d'investissement sur le long terme, les investisseurs ont besoin d'être financièrement incités", a déclaré mardi l'ancien vice-président des Etats-Unis Al Gore, co-fondateur de Generation Investment Management.
"Il existe de multiples idées innovantes, comme les loyalty shares, pour parvenir à ce but et contribuer à transformer des travaux de recherche sur l'investissement de long terme en un mécanisme utile aux investisseurs", a commenté le président de cette société centrée sur une nouvelle approche de l'investissement durable.
"Toutes les parties prenantes doivent travailler à mieux communiquer, les pays bénéficiaires tout comme les fonds souverains eux-mêmes. Cette source de capital à long terme engendre des effets bénéfiques, en particulier en tant que force stabilisatrice potentielle pour les marchés financiers internationaux et pour l'environnement."
"Dans un contexte où les populations urbaines consomment près des trois quarts de l'énergie mondiale, la création de villes durables est l'un des principaux vecteurs de lutte contre le changement climatique. Les villes vertes et le développement durable urbain constituent des opportunités majeures pour les fonds souverains. La construction et la mise aux normes des villes pour atteindre la neutralité carbone est un domaine particulièrement propice à la coopération entre les autorités publiques et les investisseurs."
"En outre, alors que l'on estime à 925 millions le nombre de personnes touchés par la faim dans le monde, les effets de phénomènes météorologiques de plus en plus extrêmes imputables à la crise climatique, associés à la croissance rapide des marchés émergents, mettent à rude épreuve la production agricole. Les seules réponses possibles, et c'est là où la participation des investisseurs de long terme serait essentielle, résident dans une innovation accrue du côté de l'offre, de nouveaux investissements dans de nouvelles technologies (ainsi que dans des terres agricoles précédemment sous-exploitées ou utilisées de façon non optimale), et des mesures de réduction de la pollution à l'origine du réchauffement de la planète", a-t-il conclu.
Une conférence était organisée cette semaine par l'université Paris-Dauphine et l'université de Columbia de New York, avec le soutien d'Amundi, avec les représentants de plus de 35 fonds souverains et d'autres investisseurs, totalisant plus de 9.000 milliards de dollars d'actifs sous gestion.