Le ministre de la Défense, Gérard Longuet, doit s'entretenir mardi matin à Paris avec son homologue brésilien, Celso Amorim, de la coopération militaire et industrielle entre la France et le Brésil, que les deux pays souhaitent développer.
Le dossier Rafale, l'avion de combat de Dassault Aviation, que le constructeur français tente de vendre au Brésil, devrait notamment être évoqué.
Fin septembre, M. Amorim avait déclaré que le Brésil avait besoin d'acquérir d'urgence 36 avions de combat multi-rôles pour moderniser son armée de l'air, car une partie de sa flotte de Mirage ne pourra plus voler en 2013.
Le Rafale est en compétition avec le F/A-18 Super Hornet de l'Américain Boeing et le Gripen NG du suédois Saab pour remporter ce contrat évalué à environ 4,4 milliards d'euros.
La visite de M. Amorim s'inscrit dans le suivi du "partenariat stratégique", militaire, industriel, culturel et scientifique, conclu en 2008 par Paris et Brasilia.
Celso Amorim, qui a succédé début août à Nelson Jobim au ministère brésilien de la Défense, doit également s'entretenir mardi avec le ministre des Affaires étrangères, Alain Juppé, et mercredi avec le président Nicolas Sarkozy.
En juillet, Gérard Longuet s'était rendu au Brésil pour assister au lancement de la construction du premier de cinq sous-marins brésiliens de type Scorpène, avec transfert de technologie française.
"Nous ne sommes pas dans une relation client/fournisseur", affirme-t-on côté français, en soulignant la volonté des deux pays de développer leur partenariat sur le long terme.
La fourniture par la France de 50 hélicoptères militaires de transport EC725 (Caracal), s'accompagne notamment d'une importante coopération industrielle, les appareils devant être à terme fabriqués au Brésil. Paris assure également la formation aux technologies françaises de militaires brésiliens.
Les deux pays, qui possèdent une frontière commune de 700 km, collaborent également à la lutte contre l'immigration et l'orpaillage clandestins en Guyane. "Nous avons un souci partagé de surveillance des frontières", souligne-t-on à Paris.
Celso Amorim a dirigé la diplomatie brésilienne pendant huit ans, sous les deux mandats de l'ex-président Luiz Inacio Lula da Silva.