Le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, a estimé dimanche qu'il y avait un "préjudice pour l'Etat" concernant le Centre hospitalier sud-francilien (CHSF), construit dans l'Essonne en partenariat public-privé (PPP) avec le groupe de BTP Eiffage et dont l'ouverture a dû être repoussée.
"J'estime qu'il y a eu un préjudice pour l'Etat, pour l'hôpital, et que maintenant on va discuter avec Eiffage. Est-ce qu'on reste dans les mêmes termes du contrat ? C'est à voir", a déclaré le ministre sur Canal+.
"J'ai bien l'intention qu'on puisse faire valoir légalement NOS droits et nos remarques", a-t-il ajouté.
Cet hôpital, dont l'ouverture prévue en juin a été reportée à la suite de "défauts de réalisation", selon l'administration, doit regrouper sept établissements hospitaliers du département, sur un site unique, à cheval entre Evry et Corbeil-Essonnes.
Selon les termes du contrat, le CHSF doit verser un loyer de 40 millions d'euros par an à Héveil (filiale d'Eiffage) pendant trente ans, avant de devenir propriétaire de l'établissement de 110.000 m2 et plus de 1.000 lits.
"Je saurai dans les jours qui viennent de la part du directeur de l'établissement si oui ou non il peut ouvrir le 23 janvier. Je ne l'ouvrirai pas si les conditions de sécurité optimales ne sont pas réunies", a déclaré M. Bertrand.
Pour le ministre, cette affaire ne remet pas en cause le principe même du partenariat public-privé.
"Il y en a beaucoup qui fonctionnent très bien, certains bien, et celui-ci aujourd'hui n'est pas satisfaisant", a souligné M. Bertrand, notant qu'il y avait régulièrement parmi les "hôpitaux qui réalisent eux-mêmes les travaux" des dépassements de budget et des retards dans la livraison.