(AOF / Funds) - "Après une décennie perdue sur les actions, les perspectives de rendement restent incertaines. L'actif sans risque traditionnel que sont les obligations gouvernementales est remis en question par la problématique de la dette. D'autant plus que les niveaux actuels des taux laissent augurer des rendements limités pour les années à venir sur les investissements monétaires et obligataires. Enfin, même la diversification vers les classes d'actifs dites alternatives (marchés émergents, crédit high yield, matières premières), bien que nécessaire, ne suffit pas", note Dexia AM.
"En effet, la corrélation avec les actifs traditionnels, jusqu'à présent faible et intéressante, ne fait qu'augmenter depuis 2007. La gestion alternative répond à la demande des investisseurs pour des produits flexibles, minimisant les risques de perte et performants. Et après quatre ans de crise, à ce jour, la gestion alternative remplit ces trois critères."
"Le profil de risque moyen de la gestion alternative est proche du profil obligataire. En effet, si nous comparons les performances mensuelles des actions, des taux américains et des fonds de hedge funds, ces derniers affichent une volatilité moyenne proche de celle des taux et une récurrence similaire des rendements."
"La diversité des stratégies alternatives est aussi un avantage ; on peut distinguer, par exemple, les stratégies alternatives tout temps, comme le global macro ou les fonds de futures, et les stratégies alternatives directionnelles, comme le long short equity. Sur ces cinq dernières années, les stratégies fonds de futures affichent une performance proche des 39% et les long short equity près de 6%, nettement au-dessus des actions dont les performances sont négatives."
"Dès 2009, la gestion alternative a connu un net rebond des encours. Fin juin 2011, les encours sous gestion des hedge funds et fonds de hedge funds s'élèvent à 2.045 milliards de dollars (données HFR à fin juin), soit une hausse de 28% par rapport à fin 2009 et un niveau supérieur à celui de 2007, pré-Lehman. Les fonds alternatifs sous format Ucits se développent également fortement avec des encours qui dépassent les 200 milliards de dollars à fin juin 2011 selon une étude récente de Strategic Insights."
"Fait marquant, cette hausse des encours a été soutenue par des institutionnels et notamment les investisseurs long terme (fonds de pension, fondations, fonds souverains...). Depuis la faillite de Lehman, de nombreux intervenants tels que les banques ou encore les structurés sont sortis de la gestion alternative sans y revenir. A l'inverse les investisseurs long terme, comme les fonds de pension, qui avaient conservé, pour la plupart, leurs positions en 2008, se sont renforcés depuis 2009. Aujourd'hui, la base de clientèle a changé, elle est devenue plus stable pour l'industrie."
"L'institutionnalisation de la gestion alternative est donc en marche et cette tendance devrait perdurer, soutenue notamment par les fonds de pension, publics et privés. En effet, la problématique ALM et la gestion long terme des retraites incitent les fonds de pension à diversifier leurs investissements et augmenter la part attribuée aux hedge funds. Ces investisseurs représentent aujourd'hui près de 40% des institutionnels investissant dans les hedge funds directs (hors fonds de hedge funds). Leur allocation moyenne a doublé en quatre ans passant de 4% en 2007 à près de 8% aujourd'hui."