La Bourse de Paris, qui a connu une semaine solide portée par l'espoir d'un prochain règlement de la crise grecque, devrait s'intéresser de nouveau aux résultats d'entreprises, tout en suivant de près la question de la recapitalisation des banques européennes.
Au cours de la semaine écoulée, le CAC 40 s'est adjugé 3,95% pour terminer vendredi à 3.217,89 points, réduisant sa dégringolade depuis le 1er janvier à 15,43%.
"Le marché a progressé sur la promesse d'un règlement cohérent et global au niveau européen du problème grec", résume Nicolas Just, responsable de la gestion action chez Natixis AM.
"Contrairement à ce que l'on a connu ces trois derniers mois, toutes les tensions de la semaine ont été immédiatement digérées par les investisseurs", remarque Frédérik Ducrozet, économiste chez Crédit Agricole.
Les mauvaises nouvelles ont pourtant été nombreuses, du démantèlement de la banque franco-belge Dexia entériné lundi, au premier vote négatif de la Slovaquie sur le renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF), en passant par la dégradation de la note de l'Espagne par l'agence d'évaluation financière Standard & Poor's.
Mais le marché parisien a retenu quelques points encourageants : Paris a admis pour la première fois qu'une décote sur la dette grecque, supérieure aux 21% prévus jusqu'à présent, était nécessaire tandis que le président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, a plaidé pour une recapitalisation urgente des banques et proposé de relever leur niveau minimum de fonds propres.
"Le message en toile de fond est suffisamment rassurant: une banque ne pourra pas faire faillite car il y aura toujours la Banque centrale européenne, les Etats et/ou le FESF derrière", commente Yves Marçais, vendeur d'actions chez Global Equities.
Peu d'annonces sont attendues à l'issue de la rencontre à Paris vendredi et samedi entre les grands argentiers européens, dont le but principal est la préparation du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UE du 23 octobre, et du G20 des 3 et 4 novembre.
Rassurés quelque peu sur la thématique des dettes souveraines, les investisseurs devraient recommencer à s'intéresser aux nombreuses entreprises qui publient leurs résultats trimestriels.
On attend aux Etats-Unis notamment les publications des poids lourds Citigroup, Goldman Sachs, Bank of America, IBM, Microsoft, Apple et Coca-Cola.
En France, les investisseurs suivront de près les chiffres d'affaires d'Accor, Danone, Publicis, Pernod-Ricard ou Schneider Electric.
"Les cours des actions ont déjà intégré d'éventuelles déceptions mais pour l'instant les publications sont globalement solides. Nous sommes dans un scénario de croissance molle aux Etats-Unis et de petite récession en Europe, meilleur donc que ce que l'on craignait", estime Renaud Murail chez Barclays Bourse.
"On scrutera d'éventuels avertissements sur résultats qui pourraient peser sur la tendance comme cela a été le cas dans le secteur de la distribution cette semaine", commente pour sa part M. Just, en référence au groupe Carrefour.
Enfin, plusieurs statistiques américaines importantes sont attendues cette semaine, notamment l'activité industrielle dans la région de New York et de Philadelphie en octobre, les mises en chantier et les reventes de logements pour septembre.