La Bourse de Paris a reculé jeudi, malgré l'accord slovaque sur le renforcement du fonds de soutien européen (FESF), préoccupée par le ralentissement de l'économie chinoise et le secteur bancaire qui pourrait être fragilisé par une décote plus importante sur la dette grecque.
Le CAC 40 a cédé 1,33%, reculant de 42,82 points à à 3.186,94 points dans un volume d'échanges de 3,530 milliards d'euros.
Une certaine défiance a prévalu sur l'ensemble des places européennes. Francfort a abandonné 1,33%, Londres 0,71%, Milan 3,71% et l'Eurostoxx 50 1,67%.
"Le marché a buté sur une résistance technique importante, le seuil des 3.300 points", a expliqué Arnaud de Champvallier, directeur général de Turgot Asset Management.
"Même s'il y a un retour à un certain optimisme depuis plusieurs jours, il reste encore trop d'incertitudes sur la crise de la dette pour pouvoir dépasser ce seuil. Dès qu'on s'en approche, le marché va donc automatiquement reculer", a-t-il souligné.
Les mauvaises nouvelles en provenance de Pékin et les inquiétudes sur les besoins de recapitalisation des banques ont justifié ce regain de prudence, a commenté pour sa part Frédéric Rozier, gérant d'actions chez Meeschaert Gestion Privée.
En Chine, l'excédent commercial, surveillé de très près par les investisseurs, s'est contracté à 14,51 milliards de dollars le mois dernier et les exportations ont enregistré leur plus faible croissance en sept mois, ce qui assombrit les perspectives pour l'économie mondiale.
Ce ralentissement a particulièrement affecté les valeurs cycliques à Paris, très dépendantes de la conjoncture.
Mais c'est surtout le secteur bancaire qui a été pénalisé cette séance, alors que les banques européennes vont devoir se préparer à une contribution plus importante que prévu au sauvetage de la Grèce et de l'euro.
La proposition, mercredi, du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso, de relever le niveau minimum de fonds propres demandé aux établissements bancaires a aussi pesé sur le secteur. Selon une source européenne, il devrait passé à 9%, dans un délai de trois à six mois.
Seule petite avancée, le Parlement slovaque a approuvé le renforcement du Fonds européen de stabilité financière (FESF) lors d'un second vote, permettant ainsi l'entrée en vigueur de cet instrument. Mais cet accord était déjà largement anticipé par le marché.
Les statistiques américaines ont peu joué sur la séance. La balance commerciale des Etats-Unis a été inchangée en août, malgré un déficit record avec la Chine, et les nouvelles inscriptions au chômage sont restées quasi stables pendant la première semaine d'octobre.
Du côté des valeurs, le secteur bancaire a été très chahuté, Société Générale lâchant 6,69% à 21,60 euros, Crédit Agricole 5,68% 5,28 euros et BNP Paribas 5,67% à 33,34 euros. Hors CAC 40, Dexia, en cours de démantèlement, a perdu 6,13% à 0,75 euro.
Carrefour a cédé 5,92% à 16,85 euros. Pour la troisième fois en 2011 et la cinquième fois en un an, le distributeur a lancé un avertissement sur résultat, invoquant une détérioration de l'ENVIRONNEMENT économique.
Parmi les valeurs cycliques, ArcelorMittal a perdu 4,54% à 13,87 euros. Le sidérurgiste a annoncé la fermeture de ses deux hauts-fourneaux de Liège, et jusqu'à 2.000 emplois directs et indirects sont menacés.
A contre-courant de la tendance, Alcatel-Lucent s'est adjugé 5,26% à 2,18 euros. L'équipementier téléphonique franco-américain va vendre au fonds Permira son activité de vente de logiciels pour centre d'appels et visio-conférence, pour près de 1,5 milliard de dollars, selon le Financial Times.
Hors CAC 40, Casino a pris 1,15% à 62,20 euros après avoir annoncé des ventes hors taxes en hausse de 21,2% au troisième trimestre et confirmé ses objectifs pour 2011.