La France n'aura pas recours au Fonds européen de stabilité financière (FESF) pour recapitaliser ses banques, si cette opération nécessitait un recours à des financements publics, a assuré mercredi la ministre du Budget et porte-parole du gouvernement Valérie Pécresse.
"Le FESF pourra prêter à certains Etats qui auraient besoin de ces prêts pour recapitaliser leur système bancaire, la France ne fera pas appel au FESF", a déclaré Mme Pécresse en rendant compte des travaux du Conseil des ministres.
Jusque-là, la France avait laissé entendre qu'elle préférerait avoir recours au FESF plutôt qu'à des capitaux étatiques, un débat qui l'oppose à l'Allemagne et qui n'est pas encore tranché au niveau européen.
Comme le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé mardi devant les députés, Valérie Pécresse a rappelé que le gouvernement privilégiait une recapitalisation par "l'apport de capitaux privés". "Maintenant, si des capitaux publics sont nécessaires, eh bien l'Etat français est prêt à faire face à une demande de capitaux publics", a-t-elle indiqué.
Mardi, M. Juppé avait fait savoir, pour la première fois, que la France était disposée à injecter du "capital public" pour soutenir ses banques, mais uniquement "si c'est nécessaire, en dernier ressort".
"Aujourd'hui, nous n'avons aucun doute sur la solidité des banques françaises", a répété sa collègue du Budget, mais "il existe des turbulences sur les marchés financiers qui font que l'augmentation des capitaux des banques européennes est devenue une nécessité".
"Face à cette demande (...), la France veut une solution collective européenne. Nous allons regarder toutes les banques européennes, déceler celles qui ont le plus de fragilité et les aider à se recapitaliser", a-t-elle ajouté. Selon elle, "l'Europe doit montrer sa solidarité face à la nervosité du marché et, en même temps, se donner une règle du jeu collective".
La ministre du Budget a précisé que cette "règle collective" serait définie "en fonction de la situation actuelle des tensions des marchés" et pouvait donc s'écarter des objectifs fixés par les conventions bancaires internationales comme Bâle III. "Il est possible que la règle politique que nous nous fixons soit déconnectée plus ou moins de (ces) objectifs", a-t-elle convenu.